Les attaques terroristes ont relancé la question des réservistes et leur emploi. Cela passe par un dialogue amélioré entre l’employeur (ici, RTD), l’employé-réserviste et la Défense pour concilier et renforcer l’intérêt collectif afin de mieux contribuer à la protection du territoire national.
Les réservistes dans l’entreprise : le témoignage d’un industriel
The Reserves in Business: An Industrial Testimony
Terrorists attacks have reinstated the question of the Reserves and their employment. This occurs through an improved dialogue between the employer (here, the RTD), the employed Reserve member, and the Defense to reconcile and strengthen collective interests in order to better contribute to the protection of national territory.
Il s’agit d’apporter une contribution dans la limite de nos moyens à la solidarité de la nation face aux problèmes de la sécurité et de la défense. Nous sommes d’ailleurs conscients de la limite de cet engagement. Il s’agit de permettre à de jeunes cadres de l’entreprise de faire leur devoir de citoyen, non de réfléchir ni d’agir à la place d’institutions régaliennes très compétentes dans le domaine de la protection de nos ressortissants comme des intérêts de notre pays. Cependant, si l’on parle aujourd’hui de continuum entre les Opex et les Opint, ce grand écart imposé aux Armées entre les opérations extérieures et intérieures est un exercice difficile pour ne pas dire un exploit permanent qui pourrait se traduire par des pertes de compétences : comme le répètent un certain nombre de responsables militaires, « l’armée Serval ne doit pas devenir l’armée Sentinelle ». Venir en complément des effectifs militaires ou de défense en général en favorisant l’appartenance à la réserve dans l’entreprise est une forme importante de contribution des entreprises, quelles que soient leurs dimensions : c’est ce que nous disent tous nos interlocuteurs, qu’ils soient civils et militaires. Voilà bien notre motivation.
Quelles sont les contraintes d’un tel accueil ?
Il ne faut pas se cacher que cet accueil exige à la fois compréhension des enjeux de la défense et de la sécurité et volonté d’adaptation des deux partenaires que sont l’employé et son employeur. Il faut trouver un contrat moral consistant pour l’un à autoriser une disponibilité compatible avec le service, et pour l’autre à ne pas passer sa vie dans la réserve au détriment de son emploi ou de ses responsabilités professionnelles. Il serait trop facile d’exiger d’un salarié qu’il contienne son contrat de réserviste à l’intérieur d’une enveloppe congés. Il faut donc trouver un consensus au cas par cas, et ce dans un environnement légal. Or, celui-ci, comme l’ont constaté les Parlementaires et le soulignent les responsables militaires, est encore trop rigide.
Doit-il y avoir correspondance entre l’emploi au sein de l’entreprise et l’emploi de réserviste ?
Pas nécessairement. C’est souhaitable bien sûr, car cela crée des synergies et l’efficacité en est renforcée aussi bien du côté entreprise que du côté militaire, mais ce n’est pas un principe. Un technicien peut très bien avoir un poste d’encadrement généraliste dans la réserve, poste qui n’aurait rien à voir avec ses responsabilités professionnelles. Bien sûr, l’idée qu’un professionnel puisse confronter ses compétences habituellement mises en œuvre à un milieu différent du sien, ou par exemple enseigner au sein de l’institution ses compétences en s’obligeant régulièrement à une remise à jour, est excellente ! C’est en toute logique un argument parfaitement recevable pour l’employeur.
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