Military History–Ludendorff, First Quartermaster General, or Clausewitz Betrayed by His Own
Histoire militaire – Ludendorff, premier quartier-maître général, ou Clausewitz trahi par les siens
Tandis que l’école de pensée du commandement allemand a toujours revendiqué l’héritage de Clausewitz, celui-ci a été trahi à compter de l’accession de Ludendorff aux fonctions de premier quartier-maître général et de son implication dans la « guerre totale » : marginalisant le pouvoir civil et faisant exercer une véritable dictature de fait par le Grand état-major, il a ainsi contrevenu à la règle de base clausewitzienne, à savoir la subordination du commandement militaire au pouvoir politique civil.
Pour Clausewitz, la guerre n’a pas de valeur en soi, elle n’est que l’expression d’une volonté politique. Sa seule raison d’être et son seul but relèvent du domaine politique. C’est ce qu’il exprime lorsqu’il écrit : « La guerre peut avoir sa propre grammaire, certainement pas sa propre logique ». À ce titre, le commandement militaire est toujours subordonné au pouvoir politique qui exerce un contrôle direct sur son action. Dans cette logique, il ne pourrait exister de justification à un commandement qui s’érigerait en pouvoir distinct du pouvoir politique légitime.
A contrario, Jomini justifie la guerre comme une valeur en elle-même. Son succès démontre que tout lui soit subordonné, fût-ce le pouvoir politique. Dans la dialectique des moyens et de la fin, alors que pour Clausewitz la guerre constitue toujours un moyen, jamais une fin, pour Jomini, la guerre peut constituer une fin en soi.
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