L'auteur a récemment (numéro de janvier 1980 de la revue) publié un article sur la dissuasion française et la stratégie anti-cités où il a cherché à faire justice des remises en cause de la doctrine française de dissuasion. Son but est ici de faire le point de la situation, d'exposer les véritables problèmes que pose l'avenir de nos forces nucléaires et les solutions possibles. Contrairement à ce qui a été avancé par les amateurs de sensationnel, la France ne se trouve pas à la croisée des chemins. La dissuasion nucléaire par une stratégie anti-cités garde toute sa valeur.
L'avenir des forces nucléaires françaises
Depuis quelques mois la presse abonde d’articles faisant état d’études menées en France pour préparer les décisions qui doivent être prises sur l’avenir de nos forces nucléaires. On parle à ce propos de « dossiers brûlants », de « choix explosifs », de « remise en cause de notre politique de défense » et chacun présente son analyse et ses pronostics. Cet article vise à situer le débat dans ses véritables données en exposant la réalité des problèmes à résoudre et en évoquant les solutions envisageables.
Pourquoi cette effervescence en 1980 ? La raison essentielle tient au calendrier de mise en service de nos moyens nucléaires. Il faut entre dix et quinze ans pour concevoir et réaliser un système d’armes : or actuellement, en ce qui concerne nos forces nucléaires, les décisions déjà prises couvrent pratiquement l’ensemble des besoins jusqu’à l’horizon 1990 ; c’est donc maintenant qu’il faut prendre les premières décisions pour la période post-1990. Il est bien évident qu’on ne peut prendre de telles décisions en se référant uniquement à l’enchaînement des programmes d’armement. Il faut en effet à cette occasion examiner les évolutions du contexte stratégique et de la menace à prendre en compte, faire le point des progrès technologiques envisageables : puis, à partir de ces données, vérifier la validité de notre concept de défense, en définir les améliorations éventuelles, et enfin déterminer les moyens nécessaires à sa mise en œuvre. Cela suppose des études complexes, longues, que le ministre de la Défense a entrepris suffisamment tôt pour disposer de leurs conclusions au moment opportun.
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