Le Service de santé, qui avait connu des défaillances en 1914, s’est organisé pour mieux répondre au nouveau défi que représentait la guerre des tranchés. À Verdun, il sut, malgré les difficultés, prendre en charge les blessés dès l’avant et en assurer les traitements en s’appuyant sur un échelonnement judicieux de ses capacités.
Le soutien médical au cours de la bataille de Verdun
The medical support during the battle of Verdun
The health service, who has been known for the failures in 1914, reorganized itself to respond better to challenges representing the trench warfare. In Verdun, despite all difficulties, it knew how to take charge of the injured early and ensure the treatments based on a wise staggering of its capacities.
« Ils ne passeront pas ! » : Verdun, terre de symbole ; Verdun, terre d’héroïsme mais Verdun, terre de feu, de fer, de sang et de souffrance. Qui aurait pu prévoir le 21 février 1916 que les premiers grondements de l’orage d’acier qui s’abattait sur un front de cinq kilomètres marquaient le début d’une bataille qui allait broyer les hommes et la terre. Pendant dix mois, l’artillerie, les attaques et les contre-attaques, les gaz allaient faire de ce bout de terre formant le saillant de Verdun, un enfer où Poilus comme Feldgrau allaient tenter de survivre dans un corps à corps dramatique. Cependant, la bataille de Verdun fut aussi le miracle du soutien aux combattants, reliés aux approvisionnements et aux secours médicaux par le cordon ombilical constitué de la Voie Sacrée et du « Meusien ».
Le Service de santé était revenu de loin, tant la catastrophe sanitaire des opérations du début de la guerre avait montré les failles de son organisation opérationnelle issue du règlement d’emploi de 1910. La réalité des combats avait permis que soient tirées sans délai les leçons d’un échec insupportable. La situation ne s’était certes pas améliorée du jour au lendemain. Toutefois, les opérations en Champagne de 1915 avaient déjà démontré le bien-fondé et l’efficacité des mesures d’adaptation radicales adoptées. Les révisions apportées tant dans la composition et l’emploi que dans l’échelonnement des formations sanitaires avaient rendu plus efficace la prise en charge des blessés. La priorité donnée à une chirurgie délibérément effectuée le plus à l’avant possible, systématisée avant toute évacuation à longue distance, avait fait disparaître les morts indues en cours ou à l’issue de ces transports sans traitement. Justin Godart (1) avait obtenu que les médecins inspecteurs d’armée détiennent une véritable responsabilité dans l’organisation et l’emploi du Service de santé de l’avant.
Désormais, le schéma d’ensemble du soutien reposait sur un échelonnement allant des postes de secours dans les tranchées jusqu’aux hôpitaux d’infrastructure de l’Intérieur. Les blessés, transportés au poste de secours par les brancardiers régimentaires, étaient examinés par un médecin qui pratiquait les premiers soins, les pansements et les immobilisations, et rédigeait la fiche médicale de l’avant au rôle majeur car permettant la continuité coordonnée des soins tout au long de la chaîne d’évacuation. Les blessés étaient ensuite transportés jusqu’à l’ambulance chirurgicale ou au groupement d’ambulances, véritables îlots chirurgicaux situés à une dizaine de kilomètres des lignes de feu ; là, étaient assurés le triage ainsi que tous les gestes indispensables à la survie des plus gravement atteints. Les autres blessés étaient dirigés vers les formations de traitement déployées dans la zone des Étapes, à l’arrière des armées. Dans ces formations hospitalières, hôpitaux d’évacuation et hôpitaux complémentaires, on traitait le maximum de blessés. Après un traitement initial permettant le transport par voie ferrée à longue distance, on évacuait vers les hôpitaux de l’Intérieur tous ceux qui ne pouvaient être récupérés rapidement.
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