La seule exactitude
La seule exactitude
Sous un titre emprunté à Péguy, Alain Finkielkraut réunit, dans l’ordre de leur parution de 2013 à 2015, plusieurs dizaines de ses chroniques, chacune replacée dans son contexte par les soins d’Élisabeth Lévy. Le genre peut déplaire (redites, pensera-t-on), il apparaît, à la lecture, bien justifié.
C’est que, dit l’auteur, nous sommes à un tournant historique : le culte du progrès est une vieille Lune, voici le temps de l’indifférenciation, dont le point d’application le plus voyant est la « fierté » des sexualités minoritaires. À l’école, le débat remplace l’enseignement, « dévastation narquoise » menée par des « petits cogito à tablette et des créateurs en barboteuse ». De celle-ci, Stéphane Hessel, « cabotin magnifique », est le maître à ne pas penser, indignation valant réflexion. L’islam est dans le collimateur de Finkielkraut, politiquement très incorrect. Jospin en 1989 : « Et que voulez-vous que ça me fasse que la France s’islamise ? ». Trotskiste un jour, trotskiste toujours !
Il existait pourtant, avant cette dévastation, une morale laïque dont l’expression a minima était qu’un homme, ça doit « s’empêcher ». Désormais, « avec les droits de l’homme pour seul viatique, l’homme ne se tient plus, il se lâche et Internet devient l’immense cloaque où les sphincters de la liberté déposent (…) tous les discours qui les traversent ». ♦