L’Asie centrale pourrait connaître une déstabilisation inquiétante avec la montée de l’islamisme radical, particulièrement au Tadjikistan et au Turkménistan, qui pourraient être les prochaines cibles des djihadistes, d’autant plus que le népotisme et la corruption accroissent le mécontentement des opinions publiques.
Asie centrale, essai de prospective : « les jeux sont faits… ou presque ! » (1/2)
Central Asia, perspective essay: “the games are done… or almost!”(1/2)
Central Asia could be known by a concerning destabilization with the rise of radical Islamism, particularly in Tajikistan and Turkmenistan, who could be the next target of the jihadists, especially as the nepotism and corruption increase the discontent of public opinions.
Selon un point de vue afghan, l’Asie centrale pourrait connaître, dès cette année mais surtout l’an prochain, une évolution décisive de sa situation sécuritaire : la crise que traverse, à l’heure actuelle, le Tadjikistan attirerait une offensive islamique à partir du Nord de l’Afghanistan. En cas de succès – même partiel – des islamistes, les autres pays centre-asiatiques connaîtraient une certaine déstabilisation. La Russie, menacée sur un front supplémentaire, se retrouverait en mauvaise posture. On découvrira ici que l’Afghanistan n’est plus que l’aile droite d’une vaste mêlée, étirée du Maghreb au Pamir, et qui risque de déborder, ces prochaines années, sur l’Asie centrale. On ajoutera à ce panorama l’éventualité d’une catastrophe naturelle qui menace le Sud de la cuvette touranienne et dont les effets seraient tels qu’ils bouleverseraient l’ordre politique actuel. On verra pourtant, en conclusion, qu’il n’y a pas lieu d’être trop pessimiste tant d’autres perspectives sont prometteuses pour toute la région.
Afghanistan : une situation en pleine évolution
Une fracture interne de l’insurrection talibane pousserait à l’intervention en Asie centrale à partir du Nord-afghan. De source afghane, on apprend en effet, que les organisations djihadistes centrasiatiques, jusqu’alors liées aux taliban (1), ont rompu avec eux car les intérêts des uns et des autres ne coïncident plus. Ces mouvements ne disposent que d’une seule alternative : se rapprocher de l’État islamique, Daech, qui s’intéresse comme eux à une déstabilisation de l’Asie centrale. Autrement dit, les guérilleros islamistes pourraient ne plus être empêchés, dès 2016, d’agir au Turkménistan, au Tadjikistan et en Ouzbékistan. Ce champ d’action leur aurait été refusé jusqu’ici du fait de « réticences pakistanaises ».
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