La rivalité entre l’Arabie saoudite et l’Iran constitue une source d’inquiétude stratégique, sur fond de conflit entre Chiites, Sunnites, Arabes et Persans et entre États récemment constitués, proto-État revendiqué par Daech, grandes puissances aux ambitions divergentes et opinions publiques au sentiment nationaliste exacerbé.
L’Arabie saoudite et l’Iran face à la crise du Moyen-Orient
Saudi Arabia and Iran facing the crisis of the Middle East
The rivalry between Saudi Arabia and Iran constitutes a source of strategic concern, on the context of conflicts among Shittes, Sunnites, Arabians and Persians; among recently constituted states, proto-states claimed by ISIS, great powers with divergent ambitions and exacerbated public opinions with national sentiments.
L’exécution en Arabie saoudite, le 2 janvier 2016, d’une cinquantaine de détenus condamnés pour terrorisme, parmi lesquels Cheikh Nimr Baqr al-Nimr, l’opposant emblématique appartenant à la minorité chiite du pays, a été suivie par l’incendie de l’ambassade saoudienne à Téhéran et par la rupture des relations diplomatiques entre les deux États. Cette rupture n’est pas sans rappeler celle survenue en 1988 à la fin du conflit entre l’Iran et l’Irak, mais qui s’est soldée par une réconciliation deux ans plus tard lors de l’affaire du Koweït. Bon nombre de pays de la Ligue arabe ont, depuis lors, emboîté le pas à Riyad de sorte que l’isolement du régime iranien vis-à-vis de ses voisins arabes n’a jamais paru aussi grand au moment où se forme une coalition contre Daech. Ce regain de tension est-il un avatar parmi d’autres de la relation complexe entre les deux grandes puissances régionales du golfe Persique ou au contraire le signe avant-coureur d’un nouveau conflit ? Il est en tout cas révélateur du retour de l’Iran sur le devant de la scène internationale mais aussi de l’influence que Téhéran et Riyad comptent exercer concurremment au Moyen-Orient.
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Au Moyen-Orient, l’accord historique signé à Vienne le 14 juillet 2015 sur le démantèlement partiel de son programme nucléaire confère à Téhéran de nouvelles marges d’action qui ne peuvent que gêner le royaume saoudien.
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