L’Agence européenne de défense existe depuis plus d’une décennie mais reste encore méconnue surtout pour les pays les plus importants de l’Union européenne. L’AED cependant peut apporter de nouvelles réponses face aux menaces hybrides et donner de la cohérence aux projets de défense.
Les défis de l’AED : mutations technologiques, nouvelles menaces et évolutions géostratégiques
Challenges of EDA: technological mutations, new threats an geostrategic development
The European Defense Agency exists since more than a decade, yet it remains unrecognized especially in the most important countries of the European Union. The EDA, however, could bring new responses to hybrid threats and give coherency to defense projects.
L’Agence européenne de défense (AED) a été pensée au début des années 2000 dans le cadre de la Conférence intergouvernementale qui avait pour ambition d’adapter l’Union européenne aux nouveaux défis. Elle a été proposée pour la première fois lors du Sommet de Tervuren, en 2003, sur initiative de la France, de l’Allemagne, de la Belgique et du Luxembourg. Elle a été créée en 2004 par une action commune. Enfin, son statut a été incorporé dans le droit européen et inscrit dans le Traité sur l’Union européenne.
Il s’agit d’une Agence intergouvernementale, émanation des États-membres, et instrument des ministères de la Défense de chacun des pays membres. Lorsque j’ai pris mes fonctions, il y a un an, mon premier réflexe a donc été de rencontrer chacun des ministres de la Défense et chacune des administrations nationales, demandant à chacun : qu’attendez-vous donc de l’Agence européenne de défense ? J’ai été frappé alors par la pluralité et la diversité des attentes exprimées. Mais comment le directeur exécutif d’une agence intergouvernementale européenne peut faire la synthèse entre les souhaits et exigences des 27 États-membres, sans pouvoir utiliser les deux leviers dont dispose la Commission : la norme et un budget ?
Sous l’autorité de Federica Mogherini, Haut Représentant de l’UE pour la politique étrangère et la politique de sécurité et vice-présidente de la Commission, j’ai donc présenté aux ministres de la Défense ma propre vision de ce que pouvait devenir l’AED, autour de trois axes.
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