Jacques-Jocelyn Paul, un pseudonyme qui cache le nom d’un acteur majeur de la France en Arabie saoudite. Il réside à Riyad depuis plus de quinze ans. Son activité professionnelle l’a conduit, à fréquenter les grandes familles et les membres de la famille royale saoudienne. Lors de sa présence dans le Royaume, il a en acquis une connaissance encyclopédique. Son épais ouvrage L’Arabie saoudite – L’incontournable paru chez Riveneuve éditions, comblera tous ceux qui s’intéressent aux grandes problématiques de la région.

L’étude historique très complète décode les liens entre la culture des Bédouins du désert, le rôle des tribus et l’omniprésence de la religion musulmane. Il en dépeint les évolutions et les différentes nuances au fil des temps.

Naissent les premiers royaumes saoudiens fruits du pacte de 1744 entre Mohammed Al Saoud et Mohammed Al Wahhab, qui ont su se partager les pouvoirs religieux et temporels pour asseoir la domination de la tribu des Saoud sur la péninsule. Mais ces deux premiers Royaumes échouent, jusqu’à ce que les Saoud en reprennent le contrôle par l’intermédiaire d’Abdulaziz, qui devient le Roi, plus connu sous le nom d’Ibn Seoud, créateur de l’actuel troisième Royaume saoudien. Il bâtit le Royaume sur la richesse pétrolière mais aussi sur un autre pacte, pétrole contre sécurité, signé sur l’USS Quincy le 14 février 1945 avec le président américain Roosevelt. Les fils qui lui succèdent s’évertuent depuis à faire évoluer le Royaume pour l’adapter au monde moderne et aux réalités économiques.

Une bonne partie de l’ouvrage est consacrée à la description de l’Arabie saoudite d’aujourd’hui. Sa société est disséquée entre les rapports de force au sein de la famille royale, l’influence des grandes familles bourgeoises et la place des tribus dans la hiérarchie occulte, ainsi que l’omniprésence de la religion, mieux qualifiée par unitarisme que par wahabisme. Mais l’Arabie saoudite est confrontée à un certain nombre de défis majeurs : les défis extérieurs car le Royaume est entouré de pays dont certains lui sont hostiles et les défis intérieurs. Ceux-ci sont peut-être les plus inquiétants, avec une société dont toutes les composantes ne sont pas valorisées, un taux de chômage important et les nécessaires évolutions des règles horizontales de succession. Il termine sur les premiers mois de règne du roi Salman, et sur le tournant que prend le Royaume avec l’arrivée d’un Prince héritier issu de la deuxième génération des descendants du roi Abdulaziz. Faute de recul suffisant, il ne peut pas pousser plus loin l’analyse. Ce livre complété de tableaux de synthèses, de cartes est d’ores et déjà l’ouvrage de référence sur l’Arabie saoudite, à lire et à consulter pour tenter de comprendre ce Moyen-Orient compliqué. ♦