Après des années d’ouverture et de succès diplomatique, la Turquie, sous l’impulsion de son Président, a revu ses objectifs, au risque d’une remise en cause des acquis politiques, avec la reprise des tensions envers les populations kurdes. Ainsi, Ankara s’est engagée dans une voie jusqu’au-boutiste, aux conséquences dramatiques.
La diplomatie turque au Moyen-Orient : du succès à l’échec
Turkish Diplomacy in the Middle East: from Success to Failure
After years of opening and successful diplomacy, Turkey, under the impulse of its president, has reviewed its objectives, at the risk of challenging the political achievements, with the return to tensions towards the Kurdish people. Thus, Ankara is engaged in a way of hardliner to dramatic consequences.
Entre 2003 et 2016, la diplomatie moyenne-orientale de la Turquie a connu deux périodes très contrastées : une brillante réussite de 2003 à 2010, suivie d’une période régressive, qui aboutira à un échec total de cette diplomatie début 2016. Il s’explique essentiellement par une série de décisions et actions inopportunes du gouvernement turc au sujet de deux questions étroitement liées : la crise syrienne et la question kurde. Un autre facteur qui l’a précipité dans l’impasse concerne la politique intérieure : le président de la République, Recep Tayyip Erdogan, de plus en plus autocratique, a instrumentalisé cette diplomatie au service de son pouvoir et de ses intérêts politiques à court terme.
La République turque, créée en 1923, avait résolument tourné le dos à son voisinage Sud et Sud-Est, que l’Empire ottoman avait dominé, de l’Égypte à la péninsule Arabique (sauf l’Iran), du début du XVIe siècle jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale. L’État-nation turc voulait se construire à partir d’une rupture radicale avec le passé impérial.
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, les menaces de l’URSS conduisent la Turquie à se placer sous la protection des États-Unis, à partir de 1947 dans le cadre de la doctrine Truman, et à devenir membre de l’Otan en 1952. En Europe, elle est membre fondatrice du Conseil de l’Europe en 1949. En 1963, elle signe un accord d’association avec la Communauté économique européenne. En 1996, une union douanière entre en vigueur entre les deux parties. Enfin, en octobre 2005 débutent les négociations en vue de l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne dont l’issue est pour le moins incertaine.
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