L’Union européenne reste un acteur secondaire au Moyen-Orient par absence de volonté politique mais aussi de « hard power ». Le manque de vision commune et la préférence donnée régionalement au bilatéralisme ont marginalisé l’UE malgré de grandes déclarations trop souvent incantatoires.
L’Union européenne : un acteur faible dans un voisinage compliqué
European Union: a Weak Actor in a Complicated Neighborhood
European Union remains a secondary actor in the Middle East due to both the absence of its political will and that of the “hard power”. The lack of common vision and the given regional preference to bilateralism have marginalized the European Union despite the great yet often incantatory declarations.
Par convention, on estime que le Moyen-Orient (MO) est un ensemble sans unité qui s’étend de la Méditerranée orientale à l’Iran et de la Turquie à la péninsule Arabique. On y inclut habituellement aussi la Turquie et l’Égypte. Cette région, où l’équilibre des forces évolue vite, est déstabilisée par une conflictualité proliférante depuis les années 2000. Le MO est surtout une région voisine de l’Union européenne (UE) qui tente de s’y impliquer de plusieurs manières tout en subissant les effets de ce voisinage instable. Dans ce contexte, on peut développer trois idées. Malgré une évidente proximité géographique et malgré le caractère stratégique de la région, les relations entre le MO et l’UE sont inégales, voire faibles. L’UE est présente au MO, mais son action manque de cohérence et son bilan est mince. Il est structurellement difficile pour l’UE d’être influente dans cette région, en raison du contexte régional, de son fonctionnement institutionnel et de sa manière d’envisager les relations internationales.
Le Moyen-Orient : une région voisine de l’UE qui regarde ailleurs ?
Bien que le MO soit une région stratégique, les relations avec l’UE sont faibles et tendent à décliner.
Le Moyen-Orient tourne le dos à l’Europe
La dépendance énergétique de l’UE vis-à-vis du MO a reculé depuis les années 1990 (graphique 1), en raison de la diversification des approvisionnements, notamment au profit de la Russie. Le poids du MO n’est que de 9 % et 10 % dans les importations de pétrole et de gaz de l’UE.
Il reste 92 % de l'article à lire
Plan de l'article