Le Pakistan est confronté depuis des années à une poussée de la violence islamiste. La radicalisation exacerbée par un sentiment nationaliste fort oblige à une réponse plurielle dans laquelle l’État et une partie de la société civile se sont engagés malgré de nombreux obstacles.
« Pour qui se bat-on ? » : lutter contre la radicalisation au Pakistan
“For Whom to fight for?”: the Fight against Radicalization in Pakistan
Pakistan has been confronted by the thrust of violent Islamists. The radicalization, exacerbated by a strong nationalist sentiment, asks for a plural response in which the state and a part of the civil society are committed despite numerous obstacles.
Depuis l’instant tragique où les Soviétiques entrèrent dans Kaboul, l’Asie du Sud n’a cessé de connaître des soulèvements violents. L’année 1979 a inauguré une période d’instabilité et d’intolérance qui n’est toujours pas refermée. Elle fut aussi l’année de l’éclatement des communautés vivant de part et d’autre de la frontière afghano-pakistanaise sous l’effet des divisions culturelles, ethniques, religieuses et nationales.
Trois décennies plus tard, les lignes de fracture de la communauté pakistanaise sautent plus que jamais aux yeux, alors que le Pakistan s’efforce de refonder son identité nationale pour redonner un sens à sa Constitution. Trouver une nouvelle raison d’être ensemble est devenu un impératif pour ce pays marqué par un conflit international de longue durée qui a brisé son contrat social, miné la démocratie, bouleversé l’équilibre des pouvoirs et contribué à l’essor des nationalismes et de l’extrémisme religieux.
Cet article revient sur la stratégie de la corde raide pratiquée par le Pakistan en matière de lutte contre la radicalisation et sur son incapacité, depuis plusieurs décennies, à relever efficacement ce défi. Malgré les actions militaires entreprises depuis 2014 pour faire refluer la marée du terrorisme, certaines zones critiques demandent effectivement la mise en œuvre de solutions civiles incluant la réforme des programmes scolaires, la mise en place de programmes de déradicalisation, une meilleure communication gouvernementale, une réforme des forces de l’ordre et une réévaluation du cadre législatif et des moyens de le faire respecter. Ces différentes mesures sont toujours en chantier au Pakistan, comme dans beaucoup de pays concernés par la montée de la radicalisation. Cette communication présente donc le point de vue d’un Pakistanais sur ces enjeux, avec l’ambition d’éclairer un lectorat international à la recherche de solutions pour contrer cette menace.
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