Military History–The Battle of Somme or an Outline of a Combined Logic(2/2)
Histoire militaire – La Bataille de la Somme ou l’ébauche d’une logique interalliée (2/2)
Finalement déclenchée le 1er juillet 1916, l’attaque de la Somme débute par des succès tactiques dans la zone d’action de la 6e armée de Fayolle, tandis qu’à son nord, l’aile gauche de la 4e armée britannique se trouve ramenée sur ses bases de départ, en accusant de lourdes pertes. Devant cet échec britannique, Foch décide de reporter tout son effort au sud de la coupure, perdant ainsi l’occasion d’atteindre la rivière. Au nord, plus gravement, Haig envisage même de suspendre l’offensive, compte tenu de l’ampleur des pertes subies (60 000 hommes hors de combat le premier jour). Joffre est atterré de cette décision et provoque une conférence immédiate entre les deux commandants en chef au PC de Haig, à laquelle il convoque Foch. On retrouve ici un des traits du commandement de Joffre : le contact direct de chef à chef, en cas de crise, comme il l’avait déjà pratiqué avec French avant la Marne. Au cours de cette conférence, il maîtrise mal sa très grande irritation, mais il parvient tout de même à arracher à Haig l’assurance que les opérations offensives seront reprises au nord, dans la zone d’action britannique. Il n’en demeure pas moins que le ressort de la coordination interalliée franco-britannique est en train de se distendre.
En définitive, la grande offensive conjointe interalliée de la Somme s’est trouvée bloquée aussi bien dans le secteur britannique que le français et, si elle a abouti à des succès tactiques initiaux, elle n’a pas pour autant pris la forme de la grande poussée massive, puissante et continue qui avait été envisagée en planification. Elle s’est très vite disloquée en de multiples actions partielles. L’état-major du GAN (groupe d’armées du Nord) croit revivre les vicissitudes des offensives de 1915 en Artois. Mais, de façon tout à fait conforme à son tempérament, Joffre ne renonce pas et va s’efforcer de remettre la coopération interalliée à l’ordre du jour. Cette volonté au plus haut sommet va donner lieu à la deuxième phase de la bataille.
La deuxième phase de la bataille, la relance de l’action par l’armée française
L’action est relancée par les deux armées, le GAN actionnant dans cette nouvelle manœuvre deux armées, la 10e du général Micheler devant s’engager au sud de la Somme, tandis que la 6e du général Fayolle relance l’action de part et d’autre de la coupure, avec un effort marqué au nord. Fortement exaspéré par les retards successifs apportés au lancement de ces actions, ainsi que de leur côté décousu, Joffre se rend compte qu’il n’existe en fait aucune coordination entre la 4e armée britannique et le GAN. Foch est convoqué à Chantilly pour se voir confier ce rôle, en fait tout théorique, Haig n’ayant jamais eu l’intention d’abdiquer la moindre part de ses attributions de commandement sur ses propres armées. S’il clarifie les missions des deux armées françaises engagées, Fayolle sur la rive droite de la Somme et Micheler sur la rive gauche, Foch n’en appelle pas moins Haig à « poursuivre la bataille pour empêcher l’ennemi de recouvrer sa liberté d’action ». Il ne faut jamais perdre de vue qu’à la même époque, Falkenhayn lance ses dernières attaques à Verdun en direction de Souville où la situation se tend dangereusement. En dépit de la très grande activité du général en chef français, la conduite des opérations ne s’améliore pas. Il n’est pas possible de distinguer sur la Somme une bataille d’ensemble. Tout le mois d’août se passe en actions isolées, comme aux plus beaux jours des batailles d’usure de l’année précédente.
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