Avant-propos – Des enjeux de sécurité
Comme chaque année la Revue Défense Nationale consacre le numéro d’été à un sujet central, au carrefour du retour d’expérience, de l’actualité et de la réflexion prospective, et dont la densité tout autant que la qualité ont fait le succès des éditions précédentes, le monde nucléaire en 2015 ou le Levant en 2014, pour ne citer que les deux derniers.
En 2016, le choix éditorial s’est porté sur l’Afrique subsaharienne. La couverture de la Revue le montre, il s’agit d’un très vaste ensemble géographique. Mais il ne couvre pas le continent africain dans sa totalité, continent trop souvent considéré comme un tout homogène alors que sa richesse passée et à venir tient tout autant à ses différences qu’à ses ressemblances, du nord au sud et de l’ouest à l’est.
L’Afrique subsaharienne, quant à elle, comprend naturellement une grande diversité, culturelle, religieuse, sociale et politique, climatique, avec des ressources du sol inégalement réparties et in fine un développement contrasté d’une région à l’autre. Mais dans le même temps, elle présente des traits communs qui se dessineront au fil des articles de ce numéro, c’est le challenge que nous avons proposé à une vingtaine d’auteurs.
Il n’y a pas de développement économique et humain dans la guerre, civile ou entre États, dans la crise, dans l’affrontement. Le défi de la sécurité est donc le premier d’entre eux, la RDN l’abordera longuement. Dans une grande partie de l’Afrique subsaharienne, le temps des empires exogènes est passé, la période de décolonisation est terminée, les adultes n’ont connu que l’indépendance là où ils sont nés et où ils habitent. La France a dans ce domaine une responsabilité historique, qu’elle assume, souvent seule. Sa parole reste importante dans cette lecture continue de l’Histoire, car ses soldats combattent – et trop souvent perdent la vie – pour aider, à leur demande, des pays amis en difficulté, ainsi le Mali ou la République centrafricaine, récemment.
Il était donc normal que le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, témoigne en préambule de cet engagement militaire national. Peu à peu, mais sûrement, les autres pays européens adhèrent à cet engagement et à cette compréhension des enjeux globaux de sécurité, ce qui eût été impensable il y a seulement quelques années. Mais cette parole n’est pas unique et nous avons donné une place peu courante aux auteurs africains qui souhaitaient s’exprimer.
Vous serez juge du résultat.