En 2013, le processus de Yaoundé initiait la construction d’une architecture de coopération interrégionale ambitieuse, destinée à rétablir la sécurité et la sûreté maritime dans le golfe de Guinée. Créé à cette occasion, le Centre interrégional de coordination est chargé d’assurer la mise en œuvre d’une stratégie maritime commune aux acteurs de la zone, avec pour maîtres-mots la coordination, la coopération, l’interopérabilité et la mutualisation.
Le CIC, clé de voûte de l’architecture de coopération interrégionale dans le golfe de Guinée
The CIC: the cornerstone for interregional cooperation in the Gulf of Guinea
In 2013, an ambitious attempt to build an interregional cooperation structure for security and maritime security in the Gulf of Guinea was launched. At the head of the operation, the CIC was responsible for ensuring a common strategy for the region’s actors was implemented. Seen as the cornerstone of a number of structures, few of which are operational today, its role remained limited at the strategic level, in order to avoid endangering the whole project, unique in its scope.
En 2010, alors que tous les regards étaient à l’époque tournés vers le large de la Somalie, le Bénin a tiré la sonnette d’alarme en demandant l’appui de la communauté internationale : la multiplication des actes de piraterie et de brigandage autour du delta du Niger étouffait petit à petit le trafic commercial, sans que les États riverains n’aient les moyens de l’empêcher. Face au vide sécuritaire et au développement rapide de la criminalité maritime transnationale, risquant à terme de menacer la stabilité de l’ensemble de la zone, l’ONU a adopté deux résolutions – 2018 (2011) et 2039 (2012) – appelant à la coopération et au renforcement des capacités de surveillance, d’intervention et de répression des États du golfe de Guinée.
Ces derniers se sont alors engagés dans la construction d’une ambitieuse architecture de coopération interrégionale, commencée lors du Sommet de Yaoundé, en juin 2013. Trois documents ont été adoptés à cette occasion et constituent le « processus de Yaoundé » : une déclaration des chefs d’État s’engageant à renforcer conjointement leur mobilisation, un code de conduite pour la lutte contre l’insécurité maritime (très fortement inspiré de celui de Djibouti) et un mémorandum d’entente entre les trois communautés régionales (Cédéao, CEEAC et CGG) (1) définissant le cadre de cette coopération, avec notamment la création du Centre interrégional de coordination (CIC).
Le CIC, organe stratégique d’impulsion et de coordination
Le CIC constitue le sommet d’une construction complexe sur plusieurs étages qui comporte, au niveau local, les Centres des opérations maritimes (COM) nationaux, eux-mêmes répartis en différentes zones gérées par des Centres multinationaux de coordination (CMC) ; au niveau régional, les Centres régionaux de sécurité maritime (Cresmac pour l’Afrique centrale et Cresmao pour l’Afrique de l’Ouest) ; et enfin, au niveau interrégional, le CIC. Il s’agit d’un projet unique par son ampleur : assurer la coordination stratégique entre trois organisations régionales et 19 États côtiers, pour maintenir la sécurité et la sûreté dans leur espace maritime commun.
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