La montée en puissance des « menaces de la force », en particulier de la part de la Russie, nous oblige à repenser notre effort de défense, en relation avec nos partenaires de l’Otan. Il faut augmenter nos capacités et accentuer la recherche pour conserver notre autonomie stratégique.
Préambule – Quelques réflexions sur les « menaces de la force »
Preface–Reflections on “Threats of the Force”
The rise in power of “threats of the force,” particularly concerning Russia, oblige us to rethink our Defense effort, in relation with our NATO partners. It is necessary to augment our capacities and accent research to conserve our strategic autonomy.
Les menaces de la force sont de retour : des frontières extérieures de l’Union européenne aux parages de la mer de Chine, les effets produits par la puissance militaire dans les relations internationales ne peuvent plus être sous-estimés. Quelles en sont les conséquences pour notre dispositif de défense ? La première est que la période de paix et d’insouciance qui a caractérisé l’histoire récente de l’Europe était bien une éclipse. Nous sommes à nouveau entrés dans une longue période d’incertitude. La deuxième est que la faiblesse militaire de l’Union européenne constitue un facteur de danger pour chacun de ses membres. Chacun devrait donc pouvoir prendre sa part des efforts. La troisième est que l’affirmation croissante des puissances militaires régionales, si elle ne représente pas une menace directe et immédiate, risque à terme de déclasser l’Europe.
Pour reprendre les termes du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2013, l’heure est sans doute venue d’« équilibrer la puissance par la puissance ».
Dimensionner notre outil de défense en fonction des menaces nouvelles ne se fera pas sans méthode, ni sans réalisme, notamment sur le plan budgétaire. Commençons donc par objectiver les « menaces de la force », en s’appuyant sur le Livre blanc en vigueur, avant de hiérarchiser nos priorités capacitaires, objet de la prochaine loi de programmation militaire.
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