Au-delà de sa personnalité controversée, Donald Trump a suscité un débat passionné sur des visions divergentes du rôle des États-Unis. En cela, il oblige à remettre à plat une certaine approche de la politique étrangère en remettant en cause les engagements extérieurs de Washington. La priorité est d’abord de répondre aux inquiétudes de la classe moyenne américaine inquiète pour son avenir.
Donald Trump, un président improbable
Donald Trump, An Unpromising President
Beyond his controversial personality, Donald Trump has aroused a passionate debate around diverging visions of the role of the United States. Concerning this, it is necessary to start afresh with a certain approach toward international policy calling into question Washington’s exterior engagements. The priority is to first respond to the anxiety of the American middle class concerned for its future.
Largement inconnu du grand public il y a encore deux ans, Donald Trump s’est hissé au rang de candidat pour l’élection présidentielle de 2016. Les commentaires de la grande presse américaine – comme le Washington Post ou le New York Times (1) – se sont montrés de plus en plus hostiles à son encontre. Pour accentuer le discrédit dont il est entouré par ses adversaires, y compris dans son propre camp, ces derniers ont souligné le danger qu’il y aurait à lui confier les clés de la dissuasion nucléaire, reprenant ainsi un des thèmes de la campagne de Lyndon Johnson contre Barry Goldwater (2). L’aversion que suscite le candidat républicain a même fini par traverser l’Atlantique (3). Un historien anglais l’a comparé à Caligula (4).
Comment se fait-il, pour autant, que celui que George Clooney a qualifié de « fasciste xénophobe », accusation modérée au regard du titre de « Frankenstein du parti républicain » (5) décernée par le « pape » des néoconservateurs, Robert Kagan (6), ait pourtant réussi à l’emporter sur ses différents challengers républicains ?
Au-delà des multiples interrogations que peuvent susciter la personnalité et les positionnements de Trump, il convient de se demander pourquoi il s’est lancé dans la course à la Maison-Blanche alors que ses chances d’outsider étaient très faibles et pourquoi séduit-il une frange significative de l’opinion américaine ? La ligne politique qu’il incarne n’est-elle qu’un feu de paille ou aura-t-elle contribué à rebattre les cartes et définir de nouveaux clivages politiques ?
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