La Moldavie fait partie de ces États de l’ex-Empire soviétique peu connus et au destin incertain – entre Union européenne et Moscou. Les récentes élections marquent un changement avec un rejet populaire de l’oligarchie associée à la corruption et traduisent de futures évolutions géopolitiques.
Le choix de la Moldavie : entre avenir économique et positionnement géopolitique clarifié
Moldavia’s Choice: Between an Economic Future and a Clear Geopolitical Position
Moldavia is one of those lesser-known states of the former Soviet Union whose uncertain future hangs in the balance between the European Union and Moscow. Recent elections have highlighted change in the air, with popular rejection of the oligarchy associated with corruption and a look to future geopolitical developments.
Il existe des pays inaperçus, voire à l’instar de la Moldavie, méconnus. Le déficit de travaux consacrés à cette nation témoignerait-il d’un manque d’appétence de la communauté des chercheurs pour cette singularité ? Pourtant, pour peu que l’on s’efforce d’y prêter attention, la Moldavie – où la francophonie a de surcroît gardé ses droits – occupe une place importante dans l’échiquier géostratégique.
Élections présidentielles : le sursaut populaire
La victoire d’Igor Dodon, le président élu pro-russe du PSRM (Parti des socialistes de la République de Moldavie), confirme et amplifie ainsi la percée enregistrée dès le premier tour des élections (Igor Dodon, 48,66 % et Maia Sandu, 38 %).
Le verdict des urnes lors du second tour des élections présidentielles du 13 novembre 2016, selon les premiers résultats, a placé Igor Dodon en tête avec 52,29 %, face à Maia Sandu, leader proeuropéen du PAS (Parti Action et Solidarité) qui ne rassemble que 47,71 % des suffrages. Ce résultat consacre un vote de protestation populaire et de rejet massif de la corruption débridée d’une oligarchie marquée du sceau du discrédit mais également identifiée à l’Union européenne, horizon de la politique conduite par les gouvernants moldaves désavoués. À ce ressentiment accumulé contre les dérives de corruption, il convient de rajouter l’immensité d’un désespoir exacerbé sur fond d’une triple crise majeure, à la fois morale, politique et économique.
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