Une prospective à vingt ans des puissances maritimes montre une augmentation qualitative des moyens disponibles avec l’émergence de nouveaux acteurs majeurs comme la Chine. Ces évolutions passeront par des exportations de matériels navals mais aussi par la montée en puissance de capacités industrielles nationales.
2030, égalisation de la puissance maritime ?
2030—Balancing Maritime Power?
A twenty-year look ahead at maritime powers shows an increase in the quality of available assets with the emergence of new players such as China. These developments will occur through exports of naval materiel and also by increasing national industrial capacity.
À l’horizon 2030, nombre de grands programmes navals structureront le marché naval mondial (40 milliards de dollars chaque année dont 12 milliards pour les États-Unis et 12 milliards en Asie). Ils participeront de la construction de l’hypothétique nouvelle Flotte rouge (Chine et Russie) face – dans le Pacifique et l’Atlantique Nord – à la British Pacific Fleet et à la One Thousand Ships Navy américaine tandis que l’océan Indien semble voué à être dominé par l’Indian Navy et que l’Atlantique Sud, comme du temps du conflit Est-Ouest (1947-1991), demeure l’angle mort de la conflictualité navale mondiale. Le cadre géostratégique se concentre sur les trois grands océans et leurs annexes. Le géopoliticien allemand, Karl Haushoffer, soulignait qu’« Il nous manque encore des présentations synthétiques des océans Indien, Atlantique et Pacifique qui permettraient une comparaison entre ces grands espaces » (1). Hervé Coutau-Bégarie engageait ce travail. L’ouvrage est à remettre sur le métier autant pour l’actualiser que l’achever. Ces quelques lignes essaient d’en témoigner.
Quatre tendances navales structurantes
Premièrement, il n’y a pas eu de grandes surprises technologiques depuis les révolutions des XIXe et XXe siècles (propulsion à vapeur, torpille automobile, sous-marin, mine sous-marine, aviation, atome). Seule la robotisation d’une partie des systèmes navals laisse entrevoir la constitution de nouvelles forces légères. La propulsion nucléaire navale reviendrait dans les flottes de surface et sous-marine.
Deuxièmement, les flottes sont de moins en moins dissymétriques et de plus en plus symétriques. Les effecteurs de premier (porte-avions, porte-aéronefs et bâtiment amphibie) et de deuxième rang (sous-marins) (2) tendent à être possédés par les principales marines. La distinction entre porte-avions CATOBAR (3) et porte-aéronefs (STOBAR (4), ADAV/C (5)) tend à s’estomper par préférence au premier.
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