La fonction Polad existe depuis désormais vingt ans dans le cadre des opérations extérieures. Le conseiller politique auprès du commandant d’une force est un acteur « hybride » apportant une réelle plus-value grâce à son expertise et son expérience. Il reste à renforcer son rôle, notamment en termes de doctrine et de ressources humaines.
Le Polad : bilan et perspectives d’un conseiller particulier
POLAD: Assessment and Perspectives of a Particular Advisor
The Foreign Policy Advisor Program (referred to as the POLAD program) has existed for twenty years in the frame of exterior operations. Political advisors close to force commanders are “hybrid” actors, bringing a real plus-value through their expertise and experience. Reinforcement of this role remains to be conducted, particularly in terms of doctrine and human resources.
Depuis maintenant vingt ans, le ministère de la Défense place des conseillers politiques auprès de ses commandants d’opération extérieure. Il est l’heure de faire le point sur le rôle de ce conseiller si particulier. À travers leur expérience propre, sur trois continents et dix ans d’interventions françaises, les auteurs dressent les contours d’un « Polad » et proposent des pistes de réflexion pour l’avenir de cette fonction.
Une opération se planifie, un état-major se prépare sur ordre du président de la République, un commandant est choisi. L’Armée française est une des rares capables d’assurer un enchaînement fluide et rapide de ce processus. Et tout à coup, une question de dernière minute se pose aux planificateurs militaires : « C’est qui le Polad (1) ? Qui s’occupe des conseillers politiques déjà ? ».
Voilà un poste d’état-major qui n’est pas connu pour sa fluidité dans nos Armées mais qui survit par une sorte de nécessité naturelle. C’est souvent par le bas que des efforts se structurent. La Direction générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS) (2) continue son travail discret de sélection et de projection des Polad en opération, en coopération avec le Centre de planification et de conduite des opérations (CPCO), tandis que le Commandement pour les opérations inter-armées (CPOIA) (3) s’est investi, depuis 2013, pour leur acculturation opérationnelle.
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