La dissuasion nucléaire reste le fondement de la politique de défense de la France. La modernisation des deux composantes constituera un enjeu prioritaire pour le prochain quinquennat afin de disposer de moyens renouvelés d’ici 2035 capables d’assurer la mission notamment face à des puissances développant des capacités d’interception.
Réflexion sur le nécessaire renouvellement des forces de dissuasion
Reflection on the Necessary Renewal of Forces of Dissuasion
Nuclear dissuasion remains the foundation of France’s policy and defense. The modernization of these two components constitutes a priority for the next five-year term in order to have renovated resources at our disposal in 2035, resources capable of assuring missions—particularly faced with developing powers of interception capacities.
« Dans quelle situation se trouverait la France si elle était l’objet d’une agression de la part d’autres États, disposant des terribles moyens de destruction modernes ? ». C’est dans ces termes que le 5 novembre 1956, le maréchal soviétique Nicolaï Boulganine s’adresse au président du conseil français Guy Mollet. La France qui n’a alors ni le soutien américain, ni les moyens souverains nécessaires pour « faire face », renonce à ses intérêts à Suez et accepte donc la nationalisation égyptienne du canal financé et détenu en grande partie par des Français. La France bénéficiait pourtant de la garantie nucléaire de l’Otan ; même si le parapluie nucléaire collectif apporte des garanties de protection, il ne permet pas la liberté d’action.
Depuis la crise de Suez, la France est devenue une puissance nucléaire au prix d’un effort considérable et, encore aujourd’hui, seule la dissuasion nucléaire fonde « la certitude que, quoi qu’il arrive, nos intérêts vitaux seront garantis » (1).
Or, si les candidats à la prochaine élection présidentielle s’accordent majoritairement pour reconnaître la nécessité de renouveler prochainement les forces nucléaires, la question de la nature de la modernisation a été posée. En effet, M. François Fillon a indiqué le 26 février 2016 qu’« on ne peut pas se passer de l’atout de la dissuasion nucléaire » mais qu’« il faudra toutefois se demander comment on pourra la conserver à un coût moindre ».
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