L’arrêt technique majeur du porte-avions constitue un défi considérable pour la Marine, la DGA et les industriels, sous la conduite de DCNS. Une organisation spécifique, longuement préparée en amont, doit permettre de réaliser cette rénovation dans des délais contraints tout en se fixant des objectifs ambitieux mais réalistes.
Un porte-avions 2.0 apte à relever les défis militaires du XXIe siècle
An Aircraft-Carrier 2.0 Capable of Revealing the Military Challenges of the 21st Century
The major technical cease of the aircraft-carriers constitute a considerable challenge for the Marine, the DGA and the industries, under the lead of the DCNS. A specific organization, prepared ahead of a long time, should enable it to make carry out this renovation with a limited delay while focusing on the ambitious but realistic objectives.
Véritable capital ship de la Marine, le porte-avions Charles-de-Gaulle est un outil de combat qui permet à la France de disposer d’une capacité de projection de puissance actuellement unique en Europe. Venant de clore le troisième volet des déploiements Arromanches commencés en janvier 2015, dans le cadre de l’opération Chammal de lutte contre le terrorisme au Levant et en soutien de l’opération Inherent Resolve menée par une coalition dirigée par les États-Unis, le porte-avions termine ainsi une période de quinze années d’opérations, commencée en 2001 à la suite des attentats du 11 septembre 2001. Il a permis au gouvernement français de peser sur les plans politiques comme militaires pour le règlement des crises depuis son admission au service actif, il s’agit désormais de lui permettre de répondre aux défis de demain en le dotant de capacités modernes afin que sa valeur militaire reste crédible vis-à-vis des nouvelles menaces. Le porte-avions a donc débuté en janvier 2017 une longue période d’entretien et de rénovation d’une vingtaine de mois. Refonte à mi-vie du bateau qui naviguera jusqu’en 2038, cet arrêt technique majeur (ATM) est le second du genre – le premier s’étant déroulé en 2007-2008. Programmé tous les sept ans afin de changer le combustible nucléaire, cet arrêt comporte néanmoins des rénovations sans précédent qui donnent au chantier industriel une complexité inédite dont la caractéristique est le mélange des travaux de type armement d’un navire en construction pour les nouveaux équipements, et ceux de maintenance des installations en place. Cette période d’immobilisation du porte-avions est donc cruciale et comporte deux enjeux majeurs : la maîtrise des risques industriels, dont la responsabilité incombe à DCNS (et ses prestataires) comme maître d’œuvre d’ensemble industriel ; la maîtrise des risques HSCT (hygiène, sécurité et conditions de travail) sous la responsabilité du commandant du porte-avions (et de son équipage) comme chef d’organisme puisque le navire reste sous la responsabilité de la Marine. Leur défi permanent sera de respecter les délais afin de reprendre un cycle opérationnel dès l’automne 2018 et permettre au chef d’état-major des armées de disposer à nouveau de cette capacité majeure et unique à ce jour pour la défense des intérêts français dans le monde.
Un chantier inédit caractérisé par une multitude de chemins critiques
Depuis son admission au service actif en 2001, le porte-avions Charles-de-Gaulle est un formidable outil qui n’a jamais failli à sa mission, grâce à des systèmes de mise en œuvre de l’aviation et de combat particulièrement performants. Néanmoins, il a été décidé de profiter de son deuxième arrêt technique majeur initialement dédié au rechargement en combustible nucléaire pour lui faire subir des travaux de rénovation de ses systèmes, afin de garantir leurs performances pour les années à venir.
En effet, construit de 1987 à 1999 (essentiellement pour des questions d’étalement de budget), le maintien en condition opérationnelle de ses équipements est devenu de plus en plus compliqué et coûteux, leurs obsolescences portent un risque réel d’indisponibilités en exploitation. Ainsi, les fibres optiques utilisées pour les nombreux réseaux internes de communication et mises en place à la construction ont une durée de vie garantie de trente années seulement : une opération de remplacement devait donc être programmée avant la fin de vie du bâtiment.
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