La Russie, l’Inde et la Chine ont fait le choix de se doter de porte-avions à catapultes et à propulsion nucléaire. Certes, l’apprentissage de l’aéronavale embarquée reste encore laborieux, mais ces projets associés à une volonté politique forte vont permettre à ces pays de disposer à terme de navires à vocation stratégique.
Le choix du vrai porte-avions : les programmes russe, indien et chinois
The Choice of a True Aircraft-Carrier: the Russian, Indian and Chinese Programs
Russia, India and China have made the choice of equipping their aircraft-carriers with catapults and nuclear propulsion. Certainly, the learning of the involved naval aviation still remains laborious. However, these projects are associated to a strong political will that is going to enable these countries to have a strategic vocation at their callings, in terms of ships.
Grand vainqueur de la guerre du Pacifique, sauveur des armées des Nations unies en Corée, plate-forme sans laquelle les Malouines n’auraient jamais été reprises, le porte-avions a dû redémontrer ses qualités à chaque génération face à l’opposition de certains marins et des armées de l’air qui n’ont pas à ce jour les moyens de projeter aussi loin et aussi durablement la puissance.
Pour la Russie, l’Inde et la Chine, l’équation est différente. Ces pays n’ont jamais prétendu agir en dehors de zones d’intérêts d’abord restreintes. À Moscou et Pékin, le porte-avions apparaît comme une plate-forme de projection impérialiste, l’instrument actualisé d’une politique de la canonnière qui contredit une idéologie défensive de la contre-attaque. Celle-ci devant s’effectuer au large, le porte-avions est accepté avec une autre justification, celle de plate-forme de défense aérienne d’une force navale. À New Delhi et à Pékin, on se rallie à cette vision russe d’un défenseur des bâtiments lance-missiles et des sous-marins stratégiques (bruyants) qui porteront les coups ou dissuaderont.
Mais au moment où en Occident les critiques invoquent les capacités anti-accès (A2/AD) des puissances traditionnelles ou émergentes pour stigmatiser un mammouth vulnérable qui devrait se tenir trop loin de la côte défendue d’un ennemi pour que son groupe aérien soit efficace, la Russie, l’Inde et la Chine décident maintenant de construire de vrais porte-avions, ceux-là mêmes qu’ils décriaient, avec catapultes et propulsion nucléaire.
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