Le porte-avions reste un must pour les marines, en particulier dans ses versions porte-aéronefs certes moins performantes militairement mais plus économiques. Plusieurs pays ont engagé de tels programmes leur conférant un avantage tactique, mais aussi politique, sur leurs voisins immédiats
Le problème des porte-avions
The Problem of Aircraft-Carriers
The aircraft-carrier is always a must for the navies, particularly its visions that are indeed less successful militarily but more so economically. Several countries have committed in such programs that would give them both a tactic and a political advantage, over their close neighbors.
Hervé Coutau-Bégarie pointait un intérêt « tous azimuts » sur le « jeune » porte-avions (1) par son très instructif Le Problème du porte-avions (2) dont il offrait un épilogue dans cette revue (3) puis une actualisation du propos dans L’Océan globalisé (4) alors qu’un troisième « problème » mériterait d’être développé afin de continuer cette passionnante discussion. Joseph Henrotin propose, par exemple, de rassembler porte-avions, porte-aéronefs et grandes unités amphibies sous le vocable d’« effecteur de premier rang » (5).
Le regard géostratégique proposé (6) en ce début du XXIe siècle voit Pékin chercher un rééquilibrage du rapport de force en Asie par le « découplage stratégique et la dissociation opérationnelle » (7) entre les États-Unis d’Amérique et ses alliés locaux (dont le Japon, la Corée du Sud et Taïwan) de la première chaîne d’îles. Mais pas seulement puisque la diplomatie chinoise, à l’apogée lors d’exercices communs avec la marine russe, semble prétendre à égaler les exercices navals soviétiques Okean dans les trois grands océans. Se pose la question de l’hypothétique liaison entre une sorte de nouvelle et grande Flotte rouge (1,15 million de tonnes pour la Russie, stable entre 2008 et 2016), 1,2 million pour la Chine (847 000 en 2008) face à l’US Navy (3 millions entre 2008 et 2016) accompagnée, pour les principales, par la Royal Navy (407 000, contre 476 000 en 2008), la flotte japonaise (403 000, contre 372 000 en 2008) et la Marine nationale (281 000, contre 304 000 en 2008). L’océan Indien semble voué à être dominé par l’Indian Navy (300 000, 227 000 en 2008) alors que l’Atlantique Sud, comme du temps du conflit Est-Ouest (1947-1991), demeure l’angle mort de la conflictualité navale mondiale.
Par rapport à la catégorisation des marines militaires en six rangs proposée par Coutau-Bégarie, mettons de côté les marines des premier, deuxième et d’une partie du troisième rang. Concentrons-nous sur l’autre partie du troisième rang (marines à vocation régionale possédant une capacité océanique) et sur quelques marines des quatrième (marines sous-régionales aux réelles capacités océaniques), cinquième (marines à vocation locale, capacités océaniques limitées) et sixième rang (marines symboliques).
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