Le Service du Commissariat des Armées est engagé dans une réforme ambitieuse et indispensable pour les armées, en particulier pour le soutien aux opérations. L’ambition du SCA est de réussir cette mutation, complexe mais nécessaire, pour répondre aux exigences budgétaires imposées à la Défense depuis des années.
Pourquoi la réforme du Service du Commissariat des Armées va-t-elle réussir ?
Why is the Reform of Forces Commissary Service going to succeed?
Le Forces Commissary Service (Service du Commissariat des Armées, SCA) is engaged in an ambitious and indispensable reform to the armies, particularly for the support of the operations. The ambition of the SCA is to succeed this complex yet necessary change, in response of the economic requirements imposed on the Ministry of Defense several years ago.
Les lecteurs des commentaires des blogs spécialisés « Défense » peuvent trouver de nombreuses critiques, plus ou moins fondées, dans un langage plus ou moins fleuri, qui dénoncent les dysfonctionnements du soutien opéré par les Groupements de soutien de base de défense (GSBdD). De manière plus sérieuse, le Haut comité pour l’évaluation de la condition des militaires (HCECM) a pu juger en 2014 que l’administration des militaires, autrefois performante, n’était plus aussi efficace.
Parfois contestée, cette réforme de l’administration militaire est assurément d’une ampleur exceptionnelle. Certes, les missions sont, aujourd’hui comme hier, peu ou prou les mêmes et qualifiées désormais de missions d’administration générale et des soutiens communs (AGSC) : une fonction juridique (conseil juridique, traitement de litiges ou participation à la rédaction de la réglementation), une fonction financière (gestion de trésoreries, gestion budgétaire et des comptabilités associées) et une fonction d’approvisionnement (approvisionnements généraux et distributions hors matériels d’armements, de maintien en condition opérationnelle et des services spécialisés). Mais, alors que pendant plus d’un siècle, l’organisation et le fonctionnement de l’administration militaire avaient très peu évolué (1), tout a été bouleversé en quelques années (2). En 2010, il a été décidé de créer un Service interarmées du Commissariat et les GSBdD puis, en 2014, de rattacher ces derniers au service nouvellement créé. Dans le même temps, entre 2009 et 2016, 10 000 postes ont été supprimés sur le périmètre de l’AGSC (3). Enfin, en 2013, dans le cadre d’une réforme globale des corps d’officiers chargés de l’AGSC, les trois corps de commissaires des armées ont fusionné pour constituer le corps des commissaires des armées, corps qui a intégré, entre 2014 et 2016, une partie des officiers des corps technique et administratif des armées, directions et services. Que penser de ces bouleversements ? Au-delà des craintes qui accompagnent généralement le changement, il convient de chercher à savoir si cette réforme de grande ampleur peut réussir.
Pour répondre à cette question, il faut comprendre l’intérêt d’une telle évolution pour le commandement. La pression sur les budgets et les effectifs rendait impossible le statu quo. En effet, le maintien d’une administration militaire est une singularité discutée lorsque l’État cherche à développer un soutien interministériel et que les spécificités de l’administration des forces armées se réduisent. Les enjeux pour le commandement sont alors clairs : maintenir un service d’administration militaire pour être plus efficace dans le soutien aux opérations et donner à ce service les moyens d’optimiser le soutien courant en dehors des opérations. Cela explique le choix de donner au Service du Commissariat des Armées (SCA) à compter de 2014 tous les moyens AGSC (4). En contrepartie, le commandement doit être en mesure de fixer et de contrôler les objectifs du Service. Dans la mesure où ces principes d’organisation ont été respectés, cette réforme peut réussir.
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