Military History–The conquest of Sahara
Histoire militaire – La conquête du Sahara
Les difficultés inhérentes à l’espace désertique, l’énormité des distances, la faiblesse des ressources alors reconnues furent autant de facteurs favorables à la liberté d’action à peu près totale que la France rencontra dans la conquête du Sahara. Cela lui permit de relier ses possessions algériennes à celles conquises ultérieurement en Afrique noire, des côtes sénégalaises et guinéennes au lac Tchad. Cette tâche titanesque fut accomplie par trois générations d’explorateurs et d’officiers depuis les premiers contacts établis avec les tribus touarègues jusqu’à la prise de contrôle des derniers foyers de dissidence en Mauritanie au cours des années 1930. La France était ainsi tombée dans le piège que lui avait tendu Bismarck qui se félicitait de voir « le coq gaulois user ses ergots dans les sables sahariens » pendant que lui-même réglait le concert européen des nations en en tenant rigoureusement éloignée la toute nouvelle République française (1).
C’est Henri Duvivier, franc-maçon positiviste, qui ouvrit la voie du Sahara à la France. Débarqué à Alger en 1857, c’est un séjour dans la palmeraie de Laghouat qui forgea sa vocation saharienne. Il gagna Biskra par les pistes du Sud et accompagna ensuite une caravane de Mozabites vers l’oasis de Ghardaïa, avant de rejoindre El Goléa. Il saisit tout de suite l’hostilité que montreraient les tribus nomades Chaambas à toute progression en direction des oasis du Touat. Devenu président de la société de géographie, ayant publié les Touaregs du Nord, c’est lui qui fit découvrir au grand public les tribus qui dominaient l’espace saharien. C’est à ce titre que Duvivier se verra reprocher, vingt ans après ses explorations, l’issue dramatique de la mission Flatters, due, selon nombre d’observateurs, à l’image beaucoup trop idéaliste et idyllique qu’il avait donnée des Touaregs, affublés par lui du qualificatif de « chevaliers du désert », alors qu’ils n’étaient en réalité (2) que des bandes de brigands pilleurs et rançonneurs de grands chemins, prêts à toutes les trahisons.
C’est également à la même époque, alors que la conquête de l’Algérie et de ses marges sahariennes s’achevait que prit corps ce qui allait devenir l’un des plus grands mythes du Sahara : le chemin de fer transsaharien qui ne vit jamais le jour, car, outre les difficultés intrinsèques liées à la construction d’une ligne de chemin de fer en plein désert, personne n’a jamais été capable de répondre à cette question simple : le Transsaharien pour transporter qui et quoi ?
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