Lorsque je quitterai le service actif le 1^er septembre prochain, près de 53 ans se seront écoulés depuis le jour où j’ai franchi à l’âge de 12 ans, par un beau jour de septembre 1964, le portail de l’annexe Changarnier, de ce qui s’appelait encore l’École militaire préparatoire d’Autun ; plus de 65 ans se seront écoulés depuis ma naissance, dans un hôpital militaire, au foyer d’un couple de militaires récemment rentrés d’Indochine et occupant… un logement militaire, bien entendu. C’est donc à une immersion de 65 ans dans le monde militaire que je mettrai un terme.

Sollicité comme d’autres à l’occasion de la parution de ce 800^e numéro de la Revue Défense Nationale, je n’ai pas résisté à la tentation de me retourner sur ce demi-siècle passé sous l’uniforme, et plus généralement sur une vie passée au sein du monde de la Défense, pour mesurer le chemin parcouru par ce dernier et esquisser les quelques réflexions que m’inspire la grande diversité de fonctions que j’aurais eu la chance d’exercer, en qualité d’officier de gendarmerie tout d’abord puis comme membre du corps militaire du Contrôle général des armées (CGA), au sein ou hors du CGA et du ministère.

Un monde de la défense profondément transformé

Le monde dans lequel j’ai vécu depuis ma naissance, jadis désigné sous l’appellation sociologiquement plus exacte de « monde militaire », mais plus couramment aujourd’hui sous la dénomination juridiquement plus juste de « monde de la Défense » a, en effet, été totalement transformé au cours de ce demi-siècle.