Rencontres - Le colloque sur la défense organisé par les anciens élèves de l'École nationale d'administration (ENA)
Au cours des derniers mois plusieurs journées d’études portant sur des questions de défense viennent de démontrer l’intérêt que suscite désormais ce sujet chez tous ceux qui s’intéressent à la marche des affaires du pays. Dans ce domaine, en raison du nombre des participants, de la qualité des intervenants et de l’ampleur du sujet, le colloque qu’a réuni les 12 et 13 juin l’association des anciens élèves de l’École Nationale d’Administration sur le thème « La France face aux dangers de guerre » mérite une mention toute particulière.
Les organisateurs de ce colloque avaient cherché à apporter une information puisée à la bonne source pour servir de point de départ à des échanges d’idées entre personnalités représentant des écoles de pensée différentes, de manière à permettre à chacun d’amorcer ou d’approfondir sa réflexion personnelle sur la défense. Le thème avait été articulé en quatre pôles, à chacun desquels correspondait une demi-journée d’études : menaces et politiques, stratégies et systèmes d’armes, économie et défense, moral. Pour en faire un examen complet, on se reportera aux actes du colloque, publiés par l’association des anciens de l’E.N.A., 13, rue de l’Université, 75007 Paris. Pour donner une idée de l’étendue et de la profondeur de ce travail collectif, nous nous bornerons ici à énumérer seulement quelques-uns des points que nous avons relevés au cours de ces deux journées ; ils sont d’ailleurs familiers aux lecteurs de notre revue.
L’observation du monde actuel, perturbé dans toutes ses composantes par un phénomène de « déstabilisation » universellement reconnu, amène les divers orateurs à mettre l’accent sur tel ou tel risque en fonction de leurs connaissances personnelles : risque d’une « défaite sans guerre » du monde occidental par les voies économique ou morale, risque d’une réduction insupportable des capacités de ce monde par l’extension des empiétements successifs pratiqués contre lui en Asie et en Afrique, risque d’un asservissement par une « armée d’occupation et d’intimidation », risque d’une erreur de calcul déclenchant une crise majeure en dépit des mécanismes dissuasifs, etc.
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