La haute mer n’appartient à personne. Elle est espace de liberté pour l’humanité mais aussi pourvoyeuse de ressources. Sa protection est donc essentielle mais nécessite des négociations complexes entre tous les acteurs concernés dont les approches sont différentes, voire antagonistes. La discussion sera au long cours.
Négociations sur la protection de la haute mer, amers pour une navigation au long cours
Negotiations on Protecting the High Seas: Charting the Difficult Times Ahead
The high seas belong to nobody. They are an area of freedom for humanity yet also providers of many resources. Their protection is therefore essential but requires complex negotiations between all the players concerned, whose approaches are different and even antagonistic. Discussions are set to last a long time.
Septième continent que formeraient les déchets plastiques dispersés dans les océans, « grand jeu » sur fond de manœuvres navales en mer de Chine méridionale où les accusations de déni d’accès se heurtent à la revendication de droits historiques, conférence « Our Ocean » organisée par John Kerry en septembre 2016, découverte de résidus de l’industrie chimique des années 1970 dans les fosses des Mariannes et de Kermadec en février 2017, colloques et déclarations ministérielles… Ces derniers mois, la haute mer cristallise l’attention.
Cette attention s’exprime également, de façon moins médiatique, par les discussions régulières qui réunissent depuis un an à New York des représentants de l’ensemble des États. Ils y travaillent sur la protection de la biodiversité dans les zones situées au-delà des juridictions nationales. Plus connu sous son acronyme anglais de BBNJ (Biodiversity Beyond National Jurisdiction), ce processus vise à élaborer un accord juridiquement contraignant.
Haute mer : un espace, des libertés et des normes
La prise de conscience de cette nécessité a mis du temps à émerger. Elle fait aujourd’hui consensus. Recouvrant 64 % des mers et des océans, la haute mer est porteuse d’enjeux majeurs tant comme lieu de circulation que comme espace doté de ressources. Activités mal régulées, pillage des ressources, pollutions maritimes ou telluriques, altération des écosystèmes… Les menaces sont nombreuses et les conséquences potentiellement irréversibles. La quasi-disparition de la morue des bancs de Terre Neuve dans les années 1960, après plusieurs siècles de surexploitation, a ainsi constitué un avertissement.
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