L’arme sous-marine est par essence de très haute technologie. Les compétences nécessaires sont multiples et nécessitent des investissements dans la durée. Le tissu industriel français dédié lui permet d’être un acteur international de premier rang et de conserver ses capacités d’innovation.
L’arme sous-marine : point de vue d’un industriel
The Submarine Weapon: an Industrialist’s Point of View
The submarine weapon is intrinsically high-tech: many skills are required to master it, and they require long-term investment. French industry dedicated to the field means the country is a top-ranking international player and is able to preserve its capability for innovation.
Étant le seul des intervenants à m’exprimer ici sans l’expérience d’avoir passé de longs mois à la mer aux commandes d’un sous-marin, d’une frégate ou d’un porte-avions, j’aborderai le sujet de la conférence avec une certaine modestie, en essayant de tirer le meilleur parti du recul que peut offrir la position de l’industriel, mais aussi de mon expérience passée au service de l’État.
Permettez-moi tout d’abord de remercier la Chaire sur les grands enjeux stratégiques contemporains pour l’occasion d’aborder un sujet essentiel à la compréhension du débat stratégique contemporain, en levant à trois un (petit) pan du voile sur l’arme sous-marine qui reste entourée de mystères et de fantasmes, et de représenter, avec deux camarades de combat, le point de vue de l’industriel qui apporte à notre pays, à son grand chantier et intégrateur naval DCNS, à notre marine et aussi à d’autres (Royaume-Uni, États-Unis, Australie et plus d’une cinquantaine d’autres marines dans le monde) des systèmes de lutte sous la mer.
Que recouvre, tout d’abord, cette appellation de lutte sous la mer et les solutions qu’offre Thales dans le domaine sous-marin ? Trois activités sont concernées : le déminage maritime, autrement appelé la « guerre des mines » ; la détection sous-marine, c’est-à-dire la capacité pour un sous-marin de se diriger, de gérer sa discrétion et de détecter le premier son, ou ses adversaires ; et la lutte anti-sous-marine de surface, qui vise à détecter et potentiellement à éliminer, à partir d’un bâtiment de surface, d’un avion ou d’un hélicoptère de patrouille maritime les sous-marins adverses.
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