Le mobile d’une alliance militaire contient beaucoup d’ambiguïtés par rapport à la signification spécifique contenue dans l’idée d’alliance. Participer à ce type de relations entre États signifie un certain renoncement au risque d’affaiblir la finalité d’une alliance fondée sur une défense commune.
Alliance militaire, pour le meilleur et pour le pire ?
A Military Alliance—for Better or Worse?
Motives for a military alliance have in them many ambiguities when compared with the specific meaning as stated in the concept of the alliance. Participation in this type of relationship between states means a degree of acceptance of the risk of weakening the ultimate aim of an alliance founded on common defence.
L’Alliance entre Dieu et les hommes est une « alliance éternelle », voulue par Dieu pour les hommes, sans réciprocité initiale. Elle n’est donc pas, théoriquement, à l’abri de nos infidélités, et l’homme pourrait rompre ce que Dieu a décidé en usant de sa liberté.
Plus charnellement, dans la réalité humaine, l’alliance est souvent associée au mariage. Dans ce cas, l’alliance est établie avec réciprocité, l’union de l’homme et de la femme résultant d’une volonté partagée. Historiquement, au sein de la civilisation d’héritage judéo-chrétien, cette association de volontés a globalement pris deux formes. Une première dans laquelle l’intérêt prime (cette pratique ne survivant que marginalement) et qui caractérise un souhait d’alliance des familles plutôt qu’une volonté des époux, ces derniers s’inscrivant au service d’une cause qui leur est supérieure. Une seconde où l’amour est placé avant tout, omnia vincit amor, et dans laquelle le don de soi apparaît comme primordial. En revanche, là encore, cette union s’inscrit dans un dessein plus grand, celui de Dieu, celui de la pérennité de la lignée ou encore de la société tout entière. Ce modèle prédomine aujourd’hui, résumé dans la formule « mariage d’amour ». Dans les deux cas, il s’agit d’une promesse, si le mariage est scellé « à l’autel », qui engage pour une durée indéterminée. En effet, s’étant jurés fidélité jusqu’à ce que mort s’ensuive et ce pour le meilleur et pour le pire, les époux ne peuvent, comme le dit la formule, « séparer ce que Dieu a uni ». Peut-être qu’un retour à l’étymologie du mot alliance-allier – alligare : attacher à – rendrait d’ailleurs quelques prétendant(e)s… plus conscients de la teneur réelle de leur engagement. Les époux sont des alliés dans la vie, pour la vie et face à un « péril » commun : la vie. Néanmoins, et selon les motivations du mariage évoqué, il est aisé de deviner que l’une de ses formes est peut-être plus facilement transgressée que l’autre… De sa nature et de sa finalité dépendront donc la longévité et la solidité de l’alliance.
Le vocable de l’alliance est plus largement utilisé pour décrire d’autres relations humaines, c’est-à-dire des relations réunissant au moins deux entités distinctes (de volume et d’organisation variables). Ces alliances présentent en revanche un caractère beaucoup plus aisément réversible que les alliances évoquées ci-avant. En effet, la plupart du temps, elles ne sont pas prononcées devant Dieu – des exceptions existent néanmoins comme le Saint Empire romain germanique qui établit ce type de modèle en se référant à une forme d’alliance avec le divin.
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