La question démographique reste un enjeu majeur en Asie du Sud en modifiant peu à peu des équilibres déjà fragiles avec les cohabitations complexes entre les religions, dont l’hindouisme et l’Islam, mais aussi entre les ethnies, au risque de mouvements migratoires incontrôlables.
Asie du Sud (1/3) : bombes démographiques
South Asia(1/3): Demographic Time Bombs
Demography represents a major challenge in South Asia. It is gradually altering already delicate balances in the complex relationships between religions (including Hinduism and Islam) and races, and risks leading to uncontrollable migratory movements.
La population sud-asiatique dépasse 1,7 milliard d’habitants. Elle se répartit ainsi : Inde (1,325 milliard), Pakistan (220 millions), Bangladesh (160 millions), Népal (30 millions), Bhoutan (2 millions), Sri Lanka (25 millions) et Maldives (350 000). Comme l’Afrique, l’Asie du Sud constitue une zone d’explosion démographique. Aujourd’hui second pays du monde par sa population, l’Inde pourrait dépasser la Chine dans moins de dix ans.
La difficile cohabitation entre deux grandes religions, l’hindouisme et l’islam, pose un défi majeur. Pour s’en convaincre, il suffit d’examiner l’évolution démographique des hindous et des musulmans de 1947 à 2017 en Inde, en Asie du Sud et dans le monde. La comparaison entre d’une part l’Inde, majoritairement hindoue et d’autre part le Pakistan et le Bangladesh presqu’exclusivement musulmans est édifiante. En 1947, la population sur le territoire constituant l’Inde actuelle était de 300 millions ; elle dépasse actuellement un milliard trois cents millions. Elle a été multipliée par plus de quatre. En 1947, 30 millions d’individus vivaient sur le territoire correspondant au Pakistan actuel ; ils sont aujourd’hui de l’ordre de 220 millions (selon les résultats provisoires du recensement de 2017). La population a été multipliée par plus de sept. Le territoire du Bangladesh actuel comprenait en 1947 30 millions de personnes ; ils atteignent de nos jours 160 millions. Cinq fois plus. La natalité chez les musulmans d’Asie du Sud dépasse donc largement celle des hindous. De plus, des hindous, en faible nombre il est vrai, se convertissent à d’autres religions, au bouddhisme surtout mais aussi à l’islam. Les conversions en sens inverse sont rarissimes. En règle générale, on naît hindou, on ne le devient pas.
Les taux de naissance tendent à diminuer en Inde, mais plus chez les hindous que chez les musulmans. Le Pakistan laisse sa population s’accroître sans prendre aucune mesure. Le Bangladesh a réussi à juguler quelque peu l’accroissement démographique mais il est déjà surpeuplé. Sri Lanka, dont la population est beaucoup plus éduquée, est sur la voie de la réussite.
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