L’acquisition de matériels spécifiques pour les Forces spéciales reste complexe à cause de procédures administratives souvent rigides et peu adaptées, en particulier pour des start-up innovantes. Il est urgent d’améliorer l’efficacité de notre dispositif d’achats d’autant plus qu’il s’agit de répondre à des besoins opérationnels concrets.
Voir les Forces spéciales comme un laboratoire utile aux Forces conventionnelles
Seeing Special Forces as a useful Test-Bed for Conventional Forces
Procurement of the particular equipment needed by Special Forces remains a complex procedure because of the often rigid and ill-adapted administrative procedures; this is more than ever apparent where innovative start-ups are involved in equipment provision. There is an urgent need to improve the effectiveness of French procurement procedures, especially where we have to respond to distinct operational requirements.
Signe distinctif d’un bon niveau d’organisation d’une force de défense nationale, les Forces spéciales illustrent la volonté d’une Nation de résoudre certaines situations de crise en employant des forces à effectif réduit et à efficacité maximale, option alternative ou complémentaire au déploiement plus conséquent de forces classiques.
Menant des actions avec des groupes restreints des combattants des forces peu nombreuses, alliant fortes compétences et puissance des effets, les Forces spéciales recherchent légitimement l’équipement qui leur apportera l’avantage décisif lors de leur prochaine opération. De fait, au sein des armées, les Forces spéciales se retrouvent en pointe dans le domaine de la prise en compte de l’innovation. Cette situation conduit à considérer aussi les Forces spéciales comme un laboratoire pour les Forces conventionnelles, dans le domaine de l’innovation, tant sur le plan technologique que sur celui des méthodes d’acquisition.
Depuis plusieurs années, l’évolution (achevée avec les déploiements en Afghanistan et au Mali) des Forces spéciales et des Forces conventionnelles, a conduit à constater la porosité des frontières entre des troupes qui « s’entre-alimentent » en effectifs, et dont les méthodes et les équipements se propagent naturellement des unes vers les autres (on notera la généralisation dans l’Armée française du fusil d’assaut HK416 qui fut initialement dans l’arsenal des Forces spéciales ou des méthodes d’interpellation et de fouille d’adversaires qui suivent désormais un mode opératoire unique). Six points saillants doivent être pris en considération avant d’envisager une possible convergence des politiques d’acquisition des Forces spéciales et des Forces conventionnelles.
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