Pour le sous-continent indien, l’eau constitue une denrée rare source d’instabilité. La gestion y est très complexe pour de nombreuses raisons dont l’organisation politique de l’Inde limitant l’autorité du pouvoir central. Les rivalités entre les États voisins ne facilitent pas la mise en place d’une politique de gestion efficace des ressources hydriques.
Asie du Sud (2/3) : l’eau, source d’instabilité
South Asia(2/3): Water—a Source of Instability
Water is a rare commodity and a source of instability in the Indian sub-continent. Management of it is highly complex for many reasons, which include the political organisation of India, which limits the authority of the central power. Rivalry between neighbouring states does little to ease the establishment of an effective water resource management policy.
Le nombre d’habitants influe évidemment sur la consommation en eau, liée aussi au niveau de vie, au degré de modernisation de l’agriculture et au niveau d’industrialisation. La religion joue aussi un rôle, car les musulmans consomment de la viande contrairement aux hindous, souvent végétariens, voire végétaliens. Or, l’élevage de bétail exige beaucoup d’eau. En 2050, environ 900 millions de musulmans vivront en Asie du Sud (dont plus de 300 millions en Inde, selon le laboratoire d’idées américain Pew Research Centre, qui s’ajouteraient aux 400 millions de Pakistanais selon les estimations, après la parution des résultats provisoires du recensement de 2017 et aux 200 millions de Bangladais). Élément indispensable à la vie, l’eau devient un sujet de préoccupation majeure partout en Asie du Sud (1) et le sera de plus en plus. Pour s’en convaincre, il suffit de parcourir les différents médias ou tout simplement d’observer les villes et les campagnes.
L’Inde est alimentée par deux châteaux d’eau, la frange himalayenne en bordure du Tibet, d’une part et le plateau central du Deccan et ses marches, d’autre part. L’exploitation des divers bassins oppose certaines provinces les unes aux autres. L’eau contribue à une certaine dysharmonie nationale. Quelques exemples suffiront à le montrer.
Au Nord, le Cachemire, le Pendjab et l’Haryana se disputent les eaux de la Ravi et de la Sutlej (cette dernière rejointe par la Beas) qui s’unissent dans l’Indus au Pakistan.
Il reste 91 % de l'article à lire