La question de l’information et de sa véracité est devenue centrale dans le fonctionnement de la société. Les médias sont remis en cause, l’autorité ou l’expertise sont délégitimées par une opinion publique utilisant les réseaux sociaux désormais sans limite et sans filtre. Comment dès lors discerner la bonne information ?
Communication blanche et véracité des informations
Unrestricted Communication and the Truthfulness of Information
The issue of news and information generally, and of its truthfulness, has become central to how our society functions. The media are increasingly called into question, and authority and expertise are challenged by public opinion that uses social networks which have neither limits nor filters. How, then, can we distinguish good information from bad?
In a time of universal deceit, telling the truth is a revolutionary act.
George Orwell
En politique, ce qui est cru est plus important que ce qui est vrai.
Talleyrand
S’agissant de l’affaire des mails d’Hillary Clinton ou du piratage de l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron, les différentes campagnes électorales des mois passés ont toutes mis en avant la question des informations faussées. Ces deux exemples illustrent combien l’information est devenue un enjeu essentiel de nos sociétés contemporaines. En effet, le point le plus saillant de ces affaires n’était pas tant leur véracité (les informations en question étaient vraies, même
si quelques faux ont été cachés maladroitement dans le stock des courriels d’Emmanuel Macron) que leur mode de diffusion (ce n’est pas leur auteur qui les a rendues publiques). Il convient donc de distinguer l’émetteur et le diffuseur de l’information, en sus de sa qualité.
Simultanément, nos sources d’informations ne cessent de subir tout un tas de torsions de celles-ci : rumeurs, fausses nouvelles (fake news), canulars (hoax), pourriels (spams), simulations et autres usurpations (faux ordres de virements, dits « arnaques au Président ») ne cessent d’animer les flux médiatiques, qu’ils soient publics ou privés, au travers de nos boîtes mèl et de nos comptes sociaux. Au point que les analystes ont inventé la notion de post-vérité. Si la formule date de 2004, elle a été popularisée en 2016 à l’occasion du vote sur le Brexit ou de l’élection présidentielle américaine. En contrepartie, des vérifieurs de faits (fact-checkers) se multiplient, voulant « rétablir » une vérité selon eux malmenée. Ils sont eux-mêmes accusés de servir des intérêts ou des visions sociales très marquées et donc de n’être pas aussi objectifs qu’ils le clament.
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