La Revue stratégique n’est pas un simple exercice de style mais bien une analyse réaliste de notre environnement avec la volonté clairement affirmée de ne pas occulter les difficultés. Le travail effectué par le comité se devait d’avoir une vision large des enjeux en évitant de se focaliser sur le court terme. Reste désormais à concrétiser les choix politiques ainsi faits.
Revue stratégique : du constat aux ambitions pour la politique de défense
The Strategic Review: from the Statement to Ambitions for Defence Policy
The strategic review is more than a simple exercise in style—it is a realistic analysis of our environment with the clearly stated intention not to push difficulties to one side. The work conducted by the committee was in the context of a broad vision of the challenges faced whilst at the same time avoiding excessive focus on the short term. It now remains to put into practice the resulting political decisions.
Alors que se prépare la future loi de programmation militaire (LPM), l’accueil positif reçu par la Revue stratégique de défense et de sécurité nationale, remise au président de la République le 13 octobre dernier, traduit la permanence, bienvenue, d’un consensus global sur les grandes orientations de la politique de défense de notre pays. Dans une période où beaucoup de certitudes sont bouleversées et où les recompositions introduisent une volatilité politique inédite, il est rassurant de constater que l’attachement à notre défense nationale s’appuie sur un constat largement partagé des défis stratégiques, des contraintes et des ambitions pour nos forces armées.
Il pourrait être objecté que le contenu de la Revue stratégique étant lui-même relativement consensuel, l’unanimité qui a entouré sa réception ne vaudrait guère plus qu’une adhésion de principes et de façade à quelques évidences finalement peu contestables. Le plus dur restant à venir, à savoir la mise en cohérence de ces intentions louables avec les moyens budgétaires, humains et matériels.
Il est vrai que la tâche du comité de rédaction que j’ai eu l’honneur de présider a été facilitée par un mandat excluant cet exercice toujours délicat de définition des fameux contrats opérationnels, déclinaison détaillée des ambitions capacitaires. L’objectif assigné à la Revue comprenait trois dimensions : « examiner l’environnement stratégique actuel et prévisible… », « définir nos ambitions en matière de défense… » et « en déduire les aptitudes requises de nos forces ». Il était donc bien convenu dès le départ que ce travail, mené dans un délai excessivement resserré (de juillet à début octobre) ne rentrerait pas dans l’ingénierie fine et ingrate du précédent Livre blanc de 2013 et de la LPM à venir.
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