Les frontières autour du sous-continent indien restent contestées avec une militarisation forte en particulier entre l’Inde et la Chine. Cette géographie complexe accroît les difficultés d’autant plus que le contrôle des points de passage n’est pas simple notamment dans les zones montagneuses, lieux d’affrontements épisodiques.
Asie du Sud (3/3) : des frontières contestées
South Asia(3/3): Contested Borders
Borders around the Indian sub-continent remain contested and highly militarised, a particular case being that between India and China. The complex geography serves to add to the difficulties, the more so given that maintaining a check on crossing points is far from simple, especially in mountainous areas in which frequent clashes take place.
Les cours d’eau peuvent servir de frontières. Cela est vrai en Asie du Sud, mais sur de faibles longueurs, entre l’Inde et le Pakistan, entre l’Inde et le Bangladesh, entre l’Inde et le Népal. De longues frontières séparent les pays d’Asie du Sud entre eux et avec les pays voisins. Certaines frontières séparent des populations ethniquement identiques et pratiquant la même religion. De ce fait, elles sont artificielles ; c’est notamment le cas entre le Pakistan et l’Afghanistan avec les Pachtouns. Elles sont aussi très diversifiées, traversant un désert de sel dans le Rann de Kutch au Gujarat, des déserts de sable au Rajasthan, des montagnes de très haute altitude dans l’Himalaya, des jungles au Meghalaya, de la mangrove dans les Sunderbans indo-bangladais. Elles peuvent jouer un rôle protecteur mais les moyens modernes les rendent franchissables. Les forces paramilitaires et militaires qui les surveillent et les protègent ne peuvent être polyvalentes ; elles doivent se spécialiser dans le combat en zone désertique, montagneuse, ou boisée…
L’Inde est le seul pays d’Asie du Sud à avoir une frontière terrestre avec les autres pays de la région (Pakistan, Népal, Bhoutan, Bangladesh, Birmanie, Chine) et une frontière maritime (Sri Lanka, Maldives, Birmanie, Indonésie). Elle possède des frontières terrestres longues de 15 000 kilomètres et des frontières maritimes qui s’étendent sur 7 500 kilomètres, archipels compris (1). Seulement cinq provinces ne possèdent pas de frontières terrestres ou de rivages maritimes.
Les frontières terrestres avec le Pakistan sont complexes et partiellement contestées. Leur délimitation pose problème au Cachemire, territoire revendiqué dans sa totalité par l’Inde et le Pakistan qui chacun en administre une partie. Elles se subdivisent en quatre parties. La partie internationale proprement dite s’étire sur 2 159 kilomètres. Elle se prolonge au nord sur 202 kilomètres (198 ou 190 selon d’autres sources) par une frontière qualifiée de travail (working boundary), entre le Pendjab pakistanais et la partie du Cachemire administrée par l’Inde. Plus au nord, la ligne de contrôle (line of control) sépare sur 776 kilomètres (ou 767 ou 749 selon d’autres sources) la partie du Cachemire administrée par le Pakistan et celle administrée par l’Inde. Tout à fait au nord, à partir de l’endroit ayant pour coordonnées NJ-9842, une frontière indéterminée sépare les secteurs du glacier de Siachen tenus militairement par le Pakistan et l’Inde. Elle est appelée ligne de contact effectif (line of actual contact) ou ligne des positions effectivement occupées sur le terrain (actual ground position line). Sa longueur est évaluée à 110 kilomètres par les Pakistanais qui prolongent la ligne vers le nord-est jusqu’au col du Karakoram (ou 91 selon les Indiens qui la placent vers le nord-ouest).
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