La conception des Frégates de taille intermédiaire (FTI) a nécessité une évolution des méthodes de travail avec le recours à une ingénierie système collaborative autour de plateaux permettant de construire une compréhension commune du besoin entre les trois acteurs qui sont la Marine, la DGA (Direction générale de l'armement) et l’industrie. Le recours à des outils de simulation a ainsi permis les grands choix d’architecture et la validation de la démarche.
FTI : l’ingénierie système collaborative au profit du lancement d’un programme ambitieux
FTI: Collaborative System Engineering in Support of an Ambitious New Programme
The design of the medium-sized frigate (FTI) has demanded new methods of working which call upon collaborative platform system engineering and which have engendered a common understanding of need between the three key players, the Navy, the DGA (Direction Générale d’Armément) and industry. The use of simulation tools has allowed the broadest choice of architecture and confirmed the success of the methods.
Le programme FTI (frégate de taille intermédiaire) est né de deux objectifs principaux. Le premier est de disposer d’une flotte minimale de 15 frégates de premier rang après le retrait de service des frégates antiaériennes et des frégates légères furtives de type « La Fayette », et donc de compléter les frégates de défense aérienne (1) de type « Horizon » et les frégates multimissions (Fremm) (2) par de nouvelles frégates permettant à la Marine de mener à bien son contrat opérationnel, dans un contexte d’accroissement des menaces. La deuxième finalité est de soutenir la base industrielle et technologique de défense (BITD) navale française, en alimentant les bureaux d’étude et les sites de production des grands industriels impliqués (en tête desquels Naval Group avec son site de Lorient, mais également Thales, MBDA, Safran) et du tissu industriel constitué par leurs sous-traitants, et en élargissant leurs gammes de produits pour l’export.
Il en résulte un programme ambitieux qui doit concilier de nombreuses exigences et contraintes, parfois contradictoires en première approche : polyvalence de la frégate, d’une part – se traduisant par des capacités dans tous les domaines de lutte (antiaérienne, antisurface et anti-sous-marine), équipements à la pointe de la technologie, prise en compte dès la conception de nouvelles menaces comme les cyberattaques et les menaces dites « asymétriques » (vedettes suicides…), capacité d’accueil importante (dont l’embarquement des forces spéciales), évolutivité et modularité, et maîtrise du tonnage et des coûts, d’autre part. C’est cette délicate équation que la Direction générale de l’armement (DGA), la Marine et l’État-major des armées (EMA) ont dû résoudre avec l’industrie en un temps particulièrement contraint pour permettre le lancement en réalisation du programme en avril 2017, en cohérence avec l’objectif d’une première livraison en 2023, tel qu’entériné moins de deux ans auparavant lors de l’actualisation de 2015 de la Loi de programmation militaire 2014-2019.
Le plateau collaboratif
Pour mener à bien la phase de préparation du lancement en réalisation du programme et relever ainsi ces défis calendaires et techniques ambitieux, un « plateau » de travail collaboratif entre l’État et l’industrie a été mis en place par la DGA dans ses locaux à partir de juillet 2015. Ce mode de fonctionnement innovant permet de mettre en œuvre des méthodes et des outils d’ingénierie système communs et partagés, dans le but d’optimiser l’articulation des travaux entre la Marine, la DGA et l’industrie, tout en conservant les responsabilités respectives des différentes entités impliquées.
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