À l’heure où le programme des FTI (frégates de taille intermédiaire) mobilise de très nombreuses compétences, il est utile de revenir sur la vie et l’œuvre de Dupuy de Lôme. L’ingénieur maritime a révolutionné la construction navale sous le second Empire. Son intelligence et son dynamisme l’ont poussé à proposer sans cesse de nouveaux projets. Il est un pionnier de l’innovation.
Dupuy de Lôme entre Lorient et Toulon (1/2)
Dupuy de Lôme Between Lorient and Toulon(1/2)
As the FTI programme is currently mobilising a considerable number of skills, it is worth having a new look at the life and work of Dupuy de Lôme. This marine engineer and pioneer of innovation revolutionised shipbuilding under the second Empire, where his intelligence and dynamism led him to propose numerous new projects.
Originaire de la région lorientaise, formé à l’École du Génie maritime implantée à Lorient et dirigée par l’ingénieur Reech, Henri Dupuy de Lôme (1) effectue toute sa carrière d’ingénieur du Génie maritime à l’arsenal de Toulon. Jamais un ingénieur du Génie maritime n’eut autant d’influence sur son temps. Inventeur-concepteur d’une marine à vapeur cuirassée dont il dessina les plans et qu’il fit réaliser dans les arsenaux comme directeur des constructions navales et du matériel, il est le père de la Marine française du Second Empire.
C’est aussi en précurseur qu’il mena une double carrière dans l’arsenal de Toulon et dans les chantiers privés des Messageries maritimes à La Seyne et La Ciotat à la faveur du développement d’un pôle naval autour de Toulon où collaboraient secteur public et entreprises privées. Mais pour les Lorientais, il reste un fils du pays et leurs regards, et notamment celui des élus, vont surtout vers celui qui est, de 1857 à 1867, le directeur des constructions navales et du matériel du ministère de la Marine, si bien qu’en 1869, lors des élections législatives suite au décès du député-maire Le Mélorel de La Haichois, ils plébiscitent le candidat officiel du gouvernement impérial : avoir Dupuy de Lôme comme député au corps législatif, c’est une assurance pour l’avenir de l’arsenal de Lorient, du moins le croyaient-ils !
À sa mort en 1885, l’ingénieur toulonnais entre au panthéon des gloires lorientaises. C’est sans doute le résumé à caractère parfois hagiographique que beaucoup connaissent. Comment y échapper, après des funérailles quasiment nationales à La Madeleine à Paris et une série d’éloges prononcés ou publiés par l’amiral Pâris dès son décès (2), par le secrétaire perpétuel à l’Académie des Sciences en décembre 1887 (3) et par le directeur des constructions navales de Toulon sur sa tombe à La Ciotat (4) en 1885 puis à l’Académie des Sciences en décembre 1887.
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