L’Erasmus militaire a été lancé il y a dix ans et a permis – à petit pas – de proposer des initiatives intéressantes pour la formation des officiers et donc de consolider l’Europe de la défense. Il serait dommage que la France qui a lancé le projet s’en désintéresse alors que Paris souhaite accélérer le projet européen.
L’Erasmus militaire entre dans sa dixième année : un élan, des relances
The Military Erasmus Programme Enters its Tenth Year: a Boost to Maintain Momentum
The Military Erasmus was started ten years ago and has gradually led to interesting initiatives for officer training, with the aim of consolidating European defence. It would be a pity if France, who launched the project, were to lose interest in it at a time when Paris seeks to accelerate the European Project more generally.
L’Initiative (…) cherche (…) à lever les obstacles liés à la spécificité militaire des formations initiales des officiers pour favoriser le plein-emploi par ces instituts des opportunités et outils offerts par le programme (…) « Erasmus + ».
L’initiative européenne pour les échanges de jeunes officiers, inspirée d’Erasmus, sous son appellation officielle, est plus connue médiatiquement comme l’« Erasmus militaire ». Cette initiative, au carrefour entre la politique de sécurité et de défense commune (PSDC) et les politiques de formation des officiers, continue d’incarner les ambitions et les défis actuels de la construction de l’Europe de la défense.
L’Initiative vise à favoriser l’émergence, auprès des futurs acteurs de la PSDC que sont les officiers en formation initiale, d’une culture européenne de la sécurité et de la défense. Cette culture devrait permettre d’enraciner durablement l’interopérabilité recherchée par l’Union européenne pour la cohésion de sa politique de sécurité et de défense commune (PSDC), en particulier sur le théâtre d’opérations, dans la formation et l’entraînement. À cet égard, elle ne se limite pas à la coopération des instituts militaires, mais ambitionne, comme la PSDC elle-même, de favoriser également les échanges entre formations civiles et militaires. « Interopérabilité », donc, mais également communautarisation des savoirs, aptitudes et connaissances au sein de l’Union. À ce titre, l’Initiative s’apparente plus littéralement à un « Bologne militaire » qu’à un véritable « Erasmus militaire » : elle ne cherche pas à dupliquer le programme emblématique de l’Union, qui est de plein droit accessible aux instituts de formation militaire de l’enseignement supérieur, mais à lever les obstacles liés à la spécificité militaire de ces formations initiales des officiers pour favoriser le plein-emploi par ces instituts des opportunités et outils offerts par le programme, maintenant dénommé « Erasmus + ».
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