La Revue stratégique présidée par Arnaud Danjean et l’évocation de la prochaine loi de programmation militaire alimentent les réflexions des défenseurs de prés carrés. Les revues spécialisées, les blogs de défense voient fleurir des commentateurs au sens certes avisé, mais sont bloqués sur cette stratégie de la fin du XX^e siècle : critiquer les choix de l’armée concurrente pour démontrer que les coupures budgétaires doivent être supportées par l’autre. Or, dans un contexte financier difficile, il convient de se serrer les coudes : « Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin » ⁽¹⁾.

Le document du député européen le précise : « conserver un modèle d’armée complet et équilibré » ; aujourd’hui on ne cherche plus à déshabiller Paul pour habiller Pierre, mais partager le manteau de saint Martin, il faut jouer la carte du « gagnant-gagnant ». Dans ce contexte, la pensée amphibie semble donner, paradoxalement compte tenu de son ancienneté, un éclairage nouveau ainsi que des axes de réflexion permettant d’aboutir à un futur Livre blanc « complet et équilibré », au moins dans le domaine de la projection extérieure.

Penser globalement et briser les frontières sont les leitmotiv de notre société moderne où la connaissance de l’autre permet la compréhension de ses enjeux propres, à condition de disposer d’une hauteur de vue suffisante. L’amphibie, dans ce qu’elle a de plus noble, permet ainsi de répondre à ce besoin de connaissances communes. Penser amphibie est l’accès à une réflexion plus avancée, ce qui en fait une véritable philosophie pour un modèle d’armée moderne et opérationnelle.