La nouvelle édition du Military Balance montre un environnement de plus en plus complexe pour les États occidentaux. Tout d’abord, la Chine poursuit avec obstination la modernisation de sa défense, tandis que la Russie, malgré des faiblesses, accroît ses capacités. De plus, il faut souligner la fin du leadership occidental dans les nouvelles technologies.
Préambule - Military Balance : un environnement de défense complexe pour les États occidentaux
Preamble–Military Balance: a complex defence environment for Western powers
The new edition of The Military Balance highlights an environment of ever-increasing complexity for Western powers. Above all, China continues unabated the modernisation of its defence forces whilst Russia is also increasing its capabilities despite current weaknesses. Added to that, the loss of Western lead in new technologies needs to be highlighted.
Un environnement sécuritaire complexe et fragmenté continue de poser un défi aux décideurs dans le domaine de la défense, caractérisé par une incertitude croissante dans les relations interétatiques et la prolifération de capacités militaires avancées. Les attaques perpétrées en 2017 ont souligné la menace de la part de terroristes transnationaux, absorbant l’attention des forces de sécurité et du personnel militaire à travers le monde. La persistance de conflits et de l’insécurité dans certaines zones de l’Afrique ont signifié la poursuite nécessaire des déploiements de forces de combat par des puissances africaines et extérieures. Au Moyen-Orient, la guerre contre Daech, la guerre civile en Syrie, le conflit destructeur au Yémen et les activités déstabilisatrices de l’Iran ont dominé l’environnement de sécurité régional. En Europe, un conflit de basse intensité a perduré dans l’Est de l’Ukraine, la Russie renforçant sa posture militaire au-delà de la frontière et ses capacités militaires préoccupant les États européens membres de l’Otan. En Asie, la Corée du Nord a testé son premier missile balistique intercontinental. Les provocations de Pyongyang sont certainement une menace immédiate, mais une inquiétude s’est de plus en plus répandue au regard des programmes et activités militaires de la Chine. En 2017, Pékin a introduit des systèmes militaires encore plus avancés, et a déployé ses forces armées encore plus loin.
Chine
Il n’y a pas eu, en 2017, de relâchement dans la cadence de la modernisation militaire chinoise. Les progrès de la Chine dans l’aéronautique de défense restent remarquables. En effet, elle semble sur les rails pour déployer avant 2020 ses premières unités de combat équipées de l’avion de combat furtif Chengdu « J-20 ». Dans ce cas, les États-Unis pourraient perdre leur monopole sur les avions de combats furtifs opérationnels. La Chine continue également de développer un éventail de projets pour des munitions guidées. L’IISS estime désormais que le dernier venu dans la gamme de missiles chinois en expansion – le missile Air-Air très longue portée PL-15 – pourrait entrer en service dès 2018. Cette arme semble être équipée d’un radar à antenne active, indiquant que la Chine aurait rejoint les rares nations capables d’intégrer cette capacité sur un missile Air-Air.
Ces éléments contribuent à l’objectif de l’armée de l’air chinoise d’être en mesure de défier tout adversaire dans le domaine aérien. Au cours des trois dernières décennies, la capacité à opérer de manière incontestée dans ce domaine était un avantage-clé des États-Unis et de leurs alliés. Cela ne peut plus être garanti. La Chine poursuit des ambitions semblables en mer. Le lancement du premier destroyer Type-055 laisse envisager que la marine chinoise comble une lacune dans le développement de ses capacités de haute-mer. Plus largement, l’ensemble des systèmes militaires de plus en plus avancés de l’Armée populaire de Chine (APL) souligne l’extension de ses capacités de déni d’accès et d’interdiction de zone, en complément de sa force de projection croissante. Toutefois, l’utilisation de ces capacités à leur plein potentiel requiert de la Chine qu’elle fasse des progrès semblables en matière d’entraînements, de doctrine et de tactique. La Chine réalise bien des progrès dans ces domaines et a investi pour mettre en place un entraînement plus réaliste, mais les experts doutent encore des résultats de ces investissements.
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