La marine japonaise poursuit une remontée en puissance en développant de grands bâtiments de type porte- aéronefs. Face à la Chine, dont les ambitions sont clairement affichées avec la constitution d’une flotte de porte-avions, Tokyo pourrait aller plus loin surtout si son choix se porte sur l’acquisition d’avions F-35.
De l’Osumi à l’Izumo : une méthodique remontée en puissance aéronavale japonaise
From Osumi to Izumo: the Planned Improvement in Japanese Naval Air Power
The Japanese Navy continues to improve its power by developing large aircraft-carrying ships. Given its plan to build a fleet of aircraft carriers, China’s ambition is clear: faced with that, Tokyo could go further, especially if it chooses to acquire F-35 aircraft.
Ainsi que relevé par le colonel Jérôme Pellistrandi dans la brève du 2 janvier 2018, Tokyo réfléchit à l’adaptation des « destroyers porte-hélicoptères » de la classe « Izumo » : Izumo (2015) et Kaga (2017) – issus du programme 22 DDH – pour l’embarquement de F-35B. Ce ne serait pas la première marine du Pacifique, même riveraine, à employer des F-35B dans la zone tandis que la montée en puissance aéronavale chinoise continue à imprimer lentement sa marque dans la région…
Joseph Henrotin propose, par exemple, de rassembler porte-avions, porte-aéronefs et grandes unités amphibies sous le vocable d’« effecteur de premier rang ». Le passage d’un type de navire à l’autre, outre la potentielle addition de chacune de ces capacités, respecte une certaine hiérarchie (aéro)navale et témoigne de l’amplitude des ambitions militaires. Après en avoir esquissé l’idée, l’Australie s’est rétractée quant à sa volonté, un temps affiché, de modifier sa commande de F-35 au profit d’une part substantielle de F-35B prélevée sur les « A » commandées pour la Royal Australian Air Force. L’option n’était même pas considérée dans le dernier Livre blanc. Plutôt qu’une simple adaptation des ponts d’envol, le projet évoluait rapidement vers une reconstruction des deux BPC/LHD (bâtiment de projection et de commandement/Landing Helicopter Dock) de la classe « Canberra », HMAS Canberra (2014) et HMAS Adelaide (2015) comme des « quasi-porte-avions », les catapultes en moins. Le devis atteignant donc, dans cette perspective, des milliards de dollars australiens pour un coûteux changement de nature des bateaux.
Il est aussi, très probable, que le Japon soit devancé par une autre nation riveraine du Pacifique et récipiendaire du F-35B : le Royaume-Uni dont les premiers essais à la mer du HMS Queen Elizabeth ont débuté en 2017. Le HMS Prince of Wales a été lui très récemment mis à l’eau. Ses propres essais à la mer suivront dans les mois suivants. Pendant l’année 2018, la Royal Navy recevra le HMS Prince of Wales tout en s’attelant simultanément aux essais à la mer du F-35B sur le HMS Queen Elizabeth vers l’été 2018. Londres a régulièrement fait connaître son intention d’envoyer les deux sister-ships dans l’océan Pacifique là, où le porte-avions Charles-de-Gaulle n’a plus fait escale à Singapour depuis 2002.
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