L’archipel de Svalbard en plein cœur de l’Arctique constitue un point de friction sensible entre la Norvège et la Russie dans la mesure où ces deux États ont une interprétation différente du traité sur la souveraineté de ces îles dont les alentours sont riches de ressources économiques. Cela est dommageable pour la stabilité de la région.
Svalbard : point de friction entre la Norvège et la Russie
Svalbard: Sticking Point Between Norway and Russia
The Svalbard Archipelago at the heart of the Arctic is a sensitive sticking point between Norway and Russia insofar as the two countries differ in their interpretation of the Svalbard Treaty. The Treaty covers the sovereignty of the islands, which are surrounded by considerable economic resources. As a result, the stability of the region could be at risk.
Les relations entre la Norvège et la Russie sont entrées dans une phase de refroidissement dans le contexte de la crise ukrainienne, à partir du printemps 2014. Le fossé entre les deux pays n’a depuis cessé de grandir, entraînant notamment une rupture des échanges militaires ainsi qu’un accroissement des exercices militaires de part et d’autre de la frontière. Cette situation augmente le risque d’une crise dont l’origine pourrait être un incident sur un des points de friction liant les deux pays.
Parmi eux, la situation sur l’archipel du Svalbard porte les germes d’un conflit potentiel dans lequel l’Otan pourrait se retrouver impliquée. Aussi, les deux parties opposent deux visions distinctes sur cet enjeu géostratégique clé dans le processus transformationnel, à la fois politique, économique et environnemental, que connaît la région arctique.
Le Traité de Svalbard, une interprétation en question
Pour comprendre la fragilité de la situation, il faut revenir à l’établissement du traité concernant le Spitzberg du 9 février 1920. Ce traité signé par 14 parties contractantes à l’origine, dont la France, a donné au Royaume de Norvège la souveraineté de cet archipel. À présent, 46 États sont signataires dudit traité. Cette souveraineté est formellement assumée à partir du 14 août 1925 par le royaume. Dès lors, l’archipel n’est plus une terra nullius. En vertu des provisions du traité, qui autorise tous les pays signataires à exploiter les ressources naturelles de l’archipel (1), l’Union soviétique par l’entrefaite de la compagnie minière Arktikougol prend pied sur l’archipel. À partir des années 1930, ses activités d’exploitation du charbon débutent à Pyramiden et à Barentsburg (cf. carte page suivante, l’archipel du Svalbard).
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