Le Brexit aura un impact sur la défense britannique et donc sur le partenariat établi avec la France. Il en sera de même pour la coopération européenne, avec des conséquences pas encore très claires. Il faudra une volonté politique forte pour que le Brexit n’affaiblisse pas dangereusement une Europe de plus en plus fragile.
Brexit : impacts sur le partenariat franco-britannique et la coopération européenne en matière de défense
Brexit: Impact on the Franco-British Partnership and European Cooperation on Defence Issues
The authors postulate that Brexit will have an effect on British defence matters and therefore on the partnership established with France. The same will apply to European cooperation although the consequences have yet to be clarified. Strong political will is needed to prevent Brexit from dangerously weakening an increasingly divided Europe.
« We have not eternal allies and we have not perpetual enemies.
Our interests are eternal and perpetual and those interests it is our duty to follow. »
Lord Palmerston, British Prime Minister
Entre la France et le Royaume-Uni, c’est une longue histoire d’amour et d’intérêts. « Meilleurs ennemis » héréditaires depuis la guerre de Cent Ans, les deux pays ne se sont plus fait la guerre depuis 1815. Malgré quelques incompréhensions et tensions épisodiques, outre les traditionnelles piques mutuelles, Français et Britanniques se sont au contraire de plus en plus rapprochés. En effet, seuls pays européens toujours dotés d’ambitions globales, d’un siège de membre permanent au Conseil de sécurité des Nations unies, d’une dissuasion nucléaire et de la capacité de mener des opérations de haute intensité, leurs préoccupations et leurs intérêts stratégiques sont tellement proches que la seule voie de salut, outre la guerre, résidait dans la coopération mutuelle. Le Sommet franco-britannique de Saint-Malo en décembre 1998 fut en ce sens décisif, pour finalement aboutir à un rapprochement ambitieux par la signature des Accords de Lancaster House en novembre 2010, avec un premier traité visant à coopérer dans le domaine de l’emploi et du développement des armes nucléaires, et un second scellant un partenariat militaire renforcé de long terme. Ces accords illustrent un renoncement éclairé de certains pans de souveraineté, en plus des perspectives pour des économies d’échelle et une interopérabilité accrue.
La France n’a pas de relation de défense comparable, combinant à la fois des volets capacitaires et opérationnels, et n’est pas susceptible de disposer d’une telle relation avec un nouveau partenaire à court terme. En parallèle, la France affiche une volonté marquée pour le développement de la coopération européenne, forte du dynamisme renouvelé du couple franco-allemand, précisément à l’heure où sont menées les négociations des conditions de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (Brexit) qui font suite au déclenchement, en mars 2017, de l’article 50 du Traité sur l’Union européenne, par Londres.
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