Military history - The Disastrous Attempt to Block the Strait of the Dardanelles
Histoire militaire - La malheureuse tentative du forcement des détroits des Dardanelles
Au moment de l’entrée en guerre de la Turquie, novembre 1914, la France et la Grande-Bretagne s’étaient contentées d’une option militaire a minima visant à soumettre les forts de l’entrée des Dardanelles à un bombardement naval. C’était peu pour soutenir les Russes qui se trouvaient, en même temps, soumis à l’incursion de la flotte ottomane en mer Noire. Mais, deux mois plus tard, lorsque les Russes se trouvèrent « pressés » en Arménie par la IIIe Armée ottomane, Petrograd demanda à Paris et à Londres d’intervenir face à la Turquie.
Londres y vit l’occasion de mettre hors de cause la Turquie et d’imposer l’internationalisation des détroits, ce qui empêchait de les voir tomber sous la coupe d’un seul pays, la Russie en l’occurrence. Cette question avait déjà fait l’objet de débat : Kitchener était partisan d’un débarquement à Alexandrette, Lloyd George, quant à lui, préférait viser les Balkans ; quant à Churchill, il défendait l’option d’une action contre Gallipoli, meilleur moyen affirmait-il de couvrir l’Égypte. Lorsque les Russes lancèrent leur appel le 2 janvier, le cabinet britannique décide donc d’agir contre Gallipoli et l’Amirauté reçut pour mission de « préparer pour février une expédition navale contre la presqu’île de Gallipoli en prenant comme objectif Constantinople ».
L’Amirauté, en la personne de l’amiral Fisher s’était déjà cabrée contre cette décision, lourde de conséquence pour la flotte britannique à double titre : d’une part, Fisher y voyait un grave risque de dispersion des efforts, alors que l’ennemi de la Home Fleet demeurait envers et contre tout la Hochseeflotte allemande ; mais surtout, Fisher y voyait le risque de perdre la supériorité qu’il détenait face à son adversaire allemand, l’opération projetée s’avérant génératrice de pertes. Pour lui, se lancer dans cette aventure revenait à mettre en danger la sécurité de l’Empire. Malgré la protestation véhémente de Fisher, les raisons politiques l’emportèrent et l’Amirauté reçut l’ordre formel de passer à l’exécution d’une action à hauts risques. L’Amirauté ne consacra à l’affaire que des bâtiments anciens et déclassés.
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