Camille Rougeron écrit en 1939 : « Avant qu’une arme nouvelle ne parvienne à son plein épanouissement, son emploi connaît plusieurs stades : le premier est celui d’auxiliaire modeste des armes en place. […] Au deuxième stade de son développement, l’arme nouvelle est admise à l’intervention directe dans le combat […]. Au troisième et dernier stade, [elle] s’est créé ses missions propres qui n’ont plus qu’un rapport indirect avec la conduite des opérations telles qu’on la concevait antérieurement à sa naissance. » ⁽¹⁾

Mais une théorie que l’on pourrait agréger à celle-ci afin de mieux percevoir le cycle d’un système d’arme fut élaborée en 1987. Celle-ci n’ayant pas été publiée la même année, elle fut redécouverte des années plus tard et publiée dans l’étude de Robert J. Bunker ⁽²⁾. Cette théorie, extrêmement intéressante, analyse les systèmes d’armes selon une approche historique pour en détecter les phases et les effets. Bunker dans son étude reprend cette grille d’analyse pour apporter des recommandations quant à la recherche et à l’utilisation des robots dans l’armée américaine et des armées adverses.

Nous choisissons ici d’analyser précisément ce système d’arme en reprenant également la grille d’analyse pensée par Lindsay T. Moore qui ressemble par certains aspects à l’assertion de Rougeron. Nous les dépasserons pour comprendre la réalité contemporaine de ce système d’arme nouveau et en saisir toutes les problématiques.