L’amélioration physiologique des performances du soldat pourrait être accélérée au vu de certain progrès scientifiques. Cependant, cela pose des problèmes éthiques majeurs non encore résolus mais qui pourraient faire basculer l’Homme dans une virtualité potentiellement dangereuse.
L’avenir du soldat est-il celui de l’homme augmenté ? (1/2)
Is the Future Soldier destined to be an Enhanced Human?(1/2)
Given a number of scientific advances in the field of research, it has become possible to accelerate the physiological improvement of soldiers’ performance. Nevertheless, the issue poses major unresolved ethical problems that risk turning the man into a potentially dangerous virtual entity.
Jusqu’à ce jour, l’idée de surhomme a été et est restée un mythe construit par les religions à l’instar de David contre Goliath, un produit des civilisations de l’Antiquité à l’instar d’Hercule ou d’Achille, ou une fiction issue des fameux comics américains à l’instar des Superman, Captain America, Hulk ou Spiderman pour ne citer que ceux-là. Si l’alcool ou l’emploi de certaines substances ont été employés en différents temps pour stimuler le courage ou la résistance des guerriers comme le haschich, la méthamphétamine ou plus récemment la Ritaline (1) ou le modafinil, le soldat, cette unité d’action singulière, est resté un être humain avec l’ensemble de ses forces et faiblesses.
Certes, cet homme, de plus en plus professionnel de la guerre, est formé au métier des armes tant physiquement, intellectuellement que psychologiquement. Il a vu ses équipements évoluer et s’améliorer en termes de puissance de feu individuelle (du gourdin au missile porté), de protection (du bouclier au gilet pare-balles en passant par le casque et l’armure) et de confort (de la peau de bête aux uniformes spéciaux résistants aux explosions nucléaires) (2), mais aussi en termes de communication (de la radio aux liaisons de données), le programme Félin (fantassin à équipements et liaisons intégrés) étant pour l’heure l’un des paradigmes de ce qui se ferait de mieux dans les forces occidentales.
Le rapport du soldat aux innovations techniques est donc pour l’heure un rapport essentiellement supplétif et exogène sans modification physiologique ; l’exosquelette s’inscrit pour l’heure techniquement dans cette logique d’une augmentation des capacités individuelles de l’homme à l’instar, par exemple, des jumelles de vision nocturne. Certains équipements ont permis au soldat de s’affranchir de son milieu terrestre naturel, du parachute à la combinaison ailée (« wingsuit ») pour le milieu aérien ou des bouteilles de plongées pour le milieu marin. Au-delà de ces équipements, l’amélioration des performances physiques du soldat repose pour l’heure essentiellement sur des entraînements sportifs, des stages de survie, par exemple ceux dispensés au Centre d’entraînement en forêt équatoriale (CEFE), des entraînements au combat récurrents, intensifs en milieu hostile naturel ou en centre d’entraînement au combat (Centac) ou en centre d’entraînement de type Cenzub (3), voire en centre virtuel d’entraînement (4), remis au goût du jour en fonction des Retex et des évolutions techniques.
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