Military history—Italy’s Entry into the War
Histoire militaire - L'entrée en guerre de l'Italie
Dans le système diplomatique mis en place par Bismarck après l’unité allemande, l’Italie occupait une place de choix, puisque son ralliement à la Triple Alliance, la Triplice, contribuait grandement à l’isolement de la France : en cas de guerre, elle entravait gravement la liberté d’action de la flotte française en Méditerranée et, en outre, elle menaçait directement les lignes de communication maritimes entre la métropole et l’Afrique du Nord. C’est la présence étonnamment longue au Palais Farnèse d’un ambassadeur de France d’une compétence et d’une personnalité hors du commun, Camille Barrère, dans les premières années du XXe siècle, qui va détacher l’Italie de la Triplice. Si bien que, lors de la déclaration de guerre de l’Allemagne et de l’Autriche aux puissances de l’Entente, l’Italie avait proclamé sa neutralité, le jour même.
L’Italie n’était pas pressée d’entrer dans le conflit. Son gouvernement voulait attendre que son armée fût mieux prête et, d’autant plus que ses futurs alliés lui eussent assuré en compensation de son entrée en guerre à leurs côtés, des avantages territoriaux substantiels. Le gouvernement italien voulait également préparer moralement le pays aux sacrifices qu’entraînerait la guerre, car l’unanimité n’existait ni dans le peuple, ni au Parlement. Les neutralistes de Giolitti estimaient que « dans la situation actuelle de l’Europe, on pouvait obtenir sans guerre quelque chose d’appréciable ».
Le gouvernement de Rome était entré à cette fin en négociations avec l’Entente dès le mois d’août 1914, et avait demandé quelles garanties militaires et navales pouvaient lui être assurées ; quel volume de forces austro-hongroises la Russie était en mesure de fixer en Galicie, quels concours les flottes anglaise et française pouvaient apporter à la flotte italienne.
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