Face à la montée des tensions en Asie, plusieurs marines développent leur flotte de sous-marins pour à la fois mieux contrôler leurs propres eaux mais aussi pour dissuader ceux qui voudraient faire mainmise sur ces espaces maritimes. Les progrès techniques sont importants, mais reste la question de l’expérience opérationnelle.
Les sous-marins en Asie : des tensions croissantes sous le dioptre
Submarines in Asia: Sights on Increasing Tension
Given the mounting tension in Asia, several navies are developing their submarine fleets in order to keep control of their own territorial waters and also to deter those who might wish to acquire them for themselves. There has been great technical progress, but insufficient operational experience is another question altogether.
Le rythme accéléré d’acquisition de sous-marins par un grand nombre de pays asiatiques, dont ceux d’Asie du Sud-Est, est un phénomène stratégique amplement commenté (1). Cette dynamique recouvre un processus tant quantitatif que qualitatif. Face à des acteurs navals de référence, établis de longue date dans le paysage politico-militaire asiatique comme les États-Unis ou la Russie, des flottes sous-marines se sont constituées, modernisées ou renforcées selon les cas. Le Viêt Nam a créé sa force ex nihilo avec les 6 sous-marins Kilo achetés à la Russie. Dernièrement, l’Australie vient de lancer un programme neuf de 12 unités Shortfin Barracuda d’un tonnage d’environ 5 000 tonnes avec Naval Group. Le Japon a décidé de stabiliser sa flotte autour de 18 à 22 unités.
Ce mouvement d’équipement régional fait qu’à brève échéance plus de la moitié de la flotte sous-marine conventionnelle mondiale sera déployée en Asie. Le phénomène n’est guère étonnant si l’on considère que c’est avant tout une réaction défensive face à l’expansion d’un ordre de bataille chinois actuellement estimé à une soixantaine d’unités. Le paradoxe tient à ce que, si la Chine est au cœur du dilemme de sécurité régional (2), elle y apporte une réponse inattendue en étant elle-même devenue en peu de temps un exportateur susceptible de vendre sous-marins (3) et bâtiments de surface.
Une suprématie américaine de plus en plus disputée
Il reste 89 % de l'article à lire